Le gouvernement doit mobiliser plus de ressources dans le secteur de l’eau. « Je lance un appel au gouvernement pour qu’il puisse accroître son investissement dans ce secteur et se projette dans un engagement structurel et durable », a déclaré Christine Jaulmes, représentante résidente du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans son discours hier, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine nationale de l’eau qui se tient au stade Barea Mahamasina, jusqu’au 18 avril. Les opportunités de financement se restreindraient de manière significative. Madagascar ne peut plus, en tout cas, compter sur certains partenaires comme l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui est « fermée ». Cette agence a été aux côtés de Madagascar pendant de longues années et a permis à des centaines de milliers de personnes en milieu rural d’avoir accès à l’eau.
Le défi est immense pour atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) numéro 6, qui vise à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement, et d’assurer une gestion durable des ressources en eau. À Madagascar, plus de 40 % de la population n’a pas encore accès à l’eau potable, et des habitants d’Antananarivo-ville en font partie. La situation est particulièrement préoccupante dans le Sud, où moins d’un tiers de la population bénéficie de l’eau de qualité, selon l’Unicef.
Les effets du changement climatique et les actions de l’homme, comme la déforestation, qui ont un impact négatif sur les ressources en eau tant en qualité qu’en quantité, rendent la mission encore plus difficile. À chaque période d’étiage, l’approvisionnement en eau est de plus en plus difficile. Dernièrement, le chef de l’État, Andry Rajoelina, a ordonné le déploiement massif de camions-citernes à Antananarivo, qui souffrait d’une grande pénurie d’eau aux mois de septembre-octobre.
Pilier
Madagascar devrait bénéficier de financements climatiques significatifs pour le secteur de l’eau, en ce sens, mais ces financements restent actuellement très faibles. Ce secteur ne reçoit que 0,3 % des financements climatiques, alors que les moyennes mondiales sont de 10 %, selon une étude récente effectuée par l’Unicef et l’Institut international de Stockholm pour l’eau. Christine Jaulmes encourage le gouvernement à corriger ce déséquilibre de manière urgente.
Elle a souligné l’importance d’intégrer pleinement le secteur de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement dans la stratégie nationale sur le climat, et a insisté sur le fait que le secteur de l’eau doit être réellement considéré comme un pilier fondamental de la résilience climatique, qui mérite d’être reconnu et valorisé comme tel, pour obtenir des ressources significatives pour le secteur de l’eau à travers les financements climatiques.
C’est la deuxième fois, en ce mois d’avril, que les partenaires techniques et financiers de Madagascar demandent au gouvernement de réviser ses budgets. Le 7 avril, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le professeur Laurent Musango, a fait appel à l’État pour augmenter le budget consacré à la santé, dans un contexte où il y a arrêt de certains financements.
Miangaly Ralitera