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Les Nations unies ont déjà tranché en faveur de Madagascar sur la question des îles Éparses. |
La position de Madagascar sur le dossier îles Éparses est inchangée, affirme la ministre des Affaires étrangères. En principe, la délégation malgache devrait remettre sur la table la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles le 30 juin.
Restitution de la souveraineté. C’est le préalable posé par les négociateurs malgaches lors de la première réunion de la Commission mixte sur les îles Éparses, au palais d’Andafiavaratra, Antananarivo, le 18 novembre 2019. Une posture que Madagascar devrait maintenir lors de la 2e manche qui se tiendra à Paris, le 30 juin.
Hier, lors d’une conférence de presse pour, entre autres, faire le bilan de la visite d’État d’Emmanuel Macron, président français, Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, a souligné que «les revendications de Madagascar n’ont pas changé». Il s’agit de sa réponse au sujet du dossier îles Éparses. La tenue d’une 2é réunion de la Commission mixte est une des informations qui ressort de la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, et son homologue français, au palais d’État d’Iavoloha, mercredi.
Les deux présidents ont convenu que les négociations sur les îles Éparses se fassent au sein de cette Commission mixte, lors de leur rencontre au palais de l’Élysée, durant la visite officielle d’Andry Rajoelina en France, en mai 2019. «À cet effet, la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation et constitue une question devant être abordée préalablement à l’examen et à l’adoption d’une solution commune de développement», est la position affirmée par l’équipe malgache durant le 1er round, à Andafiavaratra.
La question sur ce dossier s’est imposée durant la conférence de presse du ministre Rasata, hier, en raison des propos du président Macron, lors d’un entretien avec la presse française, en marge d’une visite au centre Akamasoa, jeudi.
Le ton est donné
En réponse à la question d’une des journalistes sur le fait de savoir si la France compte restituer les îles Éparses à Madagascar, le locataire de l’Élysée a spontanément répondu du tac au tac «non».
Faisant référence aux concertations au sein de la Commission mixte, Emmanuel Macron a ajouté, «en quelque sorte, on la gère ensemble en bonne intelligence», qualifiant le débat sur la restitution des îles Éparses de «picrocholin». Visiblement, le sujet captive l’attention de l’opinion publique malgache, à s’en tenir aux rivières de réactions sur les réseaux sociaux. Hier, la ministre des Affaires étrangères a ainsi soutenu que «chacun son point de vue. Celui de Madagascar est inchangé».
La cheffe de la diplomatie malgache a, par ailleurs, rappelé les résolutions de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur la question. Dans une première résolution qui date de 1979, l’ONU «réaffirme la nécessité de respecter scrupuleusement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un territoire colonial au moment de son accession à l’indépendance» et «invite le Gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar».
Dans une autre résolution, en 1980, les Nations Unies réaffirment leur résolution de l’année précédente. À entendre la ministre Rasata, la Commission mixte est l’entité officielle où se déroulent les négociations sur les îles Éparses, «c’est au sein de cette entité officielle que nous réclamons ces îles». Si Madagascar revendique la restitution de sa souveraineté sur ce que l’ONU désigne comme «des îles malgaches», la France campe sur la «cogestion».
Bien que la Commisson mixte soit le cadre officiel des négociations, les propos du président Macron donnent le ton sur la posture qu’adopteront les négociateurs français. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que le locataire de l’Élysée a porté les débats hors du cadre de la Commission. Lors d’une visite sur la Grande Glorieuse, une des îles Éparses, en octobre 2019, donc peu avant la réunion d’Andafiavaratra, il avait déclaré, «ce n’est pas qu’une plage, c’est d’abord la France».
La position de chaque partie aux négociations est alors connue et affirmée. Du côté malgache, il semble qu’il y aura une recomposition de l’équipe de négociateurs qui s’envolera pour Paris, en juin. Il est probable que, en raison des péripéties politiques ou encore des turn-overs au sein de l’administration, l’équipe conduite par Christian Ntsay, Premier ministre, comprenant notamment le professeur Raymond Ranjeva, qui a défendu le dossier îles Éparses devant les Nations Unies, connaisse des changements.
Garry Fabrice Ranaivoson
Heureusement que ce gouvernement est très sérieux que les précédents, cette fois çi , je pense que les îles seront restituées à Madagascar
RépondreSupprimerL'appropriation des Îles Eparses Malagasy par la France du général de Gaulle à quelques encablures de l'accession à l' indépendance de 1960 est une forme d' acquisition par prescription acquisitive .
RépondreSupprimerSans plus . Une aberration qui se cherche une légitimation dans une décolonisation inachevée.
Et c'est la quadrature du cercle pour une quelconque cogestion.
Les héritiers du général de Gaulle sont aujourd'hui voués à faire preuve de lucidité; comme l' entendent de nombreux historiens et journalistes indépendants.
Y mettre le grappin dessus reste une gageure.
Que Madagascar récupère les iles éparses , très bien , mais avant ça il faut savoir si Madagascar a les moyens de surveiller le domaine maritime autour de ces iles , sans ça , c'est la porte ouverte aux bateaux de pêche étrangers qui dévasteront cette zone , et les malgaches n'en tireront aucun profit . Je pense qu'un système de "copropriété" serait une bonne chose entre Madagascar et la France .
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