C’était dans l’air depuis quelques temps. Ce que tout le monde craignait est arrivé. Le président des États-Unis Donald Trump a lancé avant-hier une guerre mondiale commerciale en instaurant des tarifs douaniers exorbitants à tous les pays.
Madagascar figure parmi les pays les plus lourdement frappés avec 47% de taxes douanières pour les produits exportés vers les États-Unis. À ce taux, il est clair que les produits malgaches ne pourront plus se vendre. L’Agoa est particulièrement visé par cette mesure. Cette loi permet à plusieurs produits malgaches d’entrer aux États-Unis sans payer de taxe. Pour le moment, il n’y a pas de décision claire sur l’Agoa mais il ne faut pas se faire d’illusion. Trump n’a que faire d’une loi qui ne rapporte rien aux Américains. Plusieurs centaines de milliers d’emplois sont menacés comme c’était le cas lors de la crise de 2009.
Les autorités malgaches auront beau négocier pour ramener la taxe à un niveau acceptable, ce serait peine perdue. D’ailleurs, c’était prévisible, il fallait donc agir plutôt que réagir. Que pouvons-nous proposer pour que Trump change d’avis ?
Mieux vaut oublier le rêve américain et se tourner vers d’autres débouchés.
C’est plus que jamais le moment de relancer la coopération régionale, la coopération Sud-Sud en vogue dans les années 80-90 au niveau des pays pauvres mais qui n’a jamais été concrétisée. La politique de Trump fera que par la force des choses, on reviendra au slogan des années socialistes, ne compter que sur ses propres forces.
Plus près de nous il y a le marché de la COI, fort de 35 millions de consommateurs. Ce n’est pas négligeable. Avec la sécurité alimentaire comme objectif principal, les producteurs ont du grain à moudre pour nourrir toute cette population.
Le marché de la SADC avec 200 millions de consommateurs peut absorber toute notre production dans les divers secteurs. Comme les pays membres de ces organisations importent des biens et services de l’étranger, il y a donc un créneau à exploiter.
À quelque chose malheur est bon, ce décret de Trump nous pousse davantage à développer l’industrialisation. Il faut continuer le projet Odof et les zones de pépinières industrielles. Il faut produire en masse ce dont la population a besoin et transformer. Il y a des mesures qui s’imposent pour juguler l’hémorragie. Pourquoi ne pas surtaxer certains produits “nocifs” comme les friperies, les fruits importés, toutes les futilités pour combler le trou.
Il va falloir se montrer coriace et avoir les reins solides pour pouvoir encaisser ce coup d’estoc de Trump. La résilience ne sera pas facile avec tous les problèmes sociaux actuels. Cette taxe vient empirer la situation. Le FMI arrive heureusement à point nommé. On a tous les arguments pour mériter le FEC et le FRD. Alléluia.
Sylvain Ranjalahy
Cette vision me semble bien pessimiste, Madagascar à des terres rares et des produits recherchés par les USA, il va surtout s'agir de refuser les droits différentiels: les USA vont vouloir baisser les droit sur les terres rares car elles les intéressent mais pas sur le reste. A Mada de négocier un taux unifié de manière à réduire les taxes douanières au même taux sur tous les produits malgaches et pas seulement sur les produits stratégiques...Enfin l'avenir est à l'Est, les véritables marché d'avenir sont en Asie du sud est: Indonésie, Malaisie, Inde et Chine c'est plus du tiers de l'humanité et c'est la zone économique qui assure 80% de la croissance mondiale en 2024... l'avenir appartient à ceux qui regarde du coté ou le soleil se lève ^^
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