BASE TOLIARA - La politique prend le dessus

Photo d’un camion minier.

Le calme est revenu à Toliara après les manifestations des contestataires du projet Base Toliara, lundi. L’affaire prend une forte consonance politique.

Les images se passent de commentaires. L’affaire Base Toliara prend indubitablement une consonance politique. Les ténors de l’opposition se sont accourus au chevet de la dame blessée lors des manifestations de contestation du projet lundi. Les Forces de l’ordre ont empêché un meeting politique non autorisé où le député élu à Toliara voulait faire un rapport à ses électeurs. Il a été bloqué à son domicile où ses partisans voulaient l’aider à sortir. Le député Siteny Randrianasoloniaiko était un fervent supporter du projet lors du régime HVM. Depuis cinq ans, il a changé de bord et se trouve à la tête du mouvement de contestation du projet d’ilménite de Ranobe.  

Malgré les nombreuses explications et l’obtention d’un permis environnemental, les opposants au projet allèguent une destruction de la forêt des Mikea et des zones de pêche de la population, ainsi qu’un risque de radioactivité sur les habitants.  

Les nombreux avantages que le projet pourrait apporter à la région Atsimo Andrefana, entre autres la création d’emplois, sont ainsi masqués et occultés par les ambitions politiques.  

Pauvreté critique

Atsimo Andrefana est l’une des régions où le taux de chômage des jeunes est très élevé. Le tissu industriel est presque inexistant. Toutes les entreprises et industries ont fermé, à l’image du Sumatex. C’est une des raisons de la poussée de la criminalité dans cette partie du pays. Le taux de pauvreté et de malnutrition y est également élevé. Pourtant, le Sud était un grand producteur de coton, de sisal, de tapis mohair…  

Le projet Base Toliara est censé remédier à cette situation, étant donné qu’outre la création d’emplois, des engagements sociaux sont également prévus. C’est d’ailleurs le cri de cœur de l’autre partie des habitants qui « en ont assez d’être pauvres et qui piaffent d’impatience pour la réalisation du projet ».  

Les investisseurs du projet ne sont pas fermés au dialogue pour discuter des points de discorde et fournir des éclairages, mais dans l’autre camp, c’est plutôt la rigidité d’une position politique qui prime. Les opposants au projet n’ont d’ailleurs aucune proposition de rechange pour développer la région, qui est plongée dans une pauvreté critique.

L'Express de Madagascar

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