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La petite plage envahie hier. |
Le pique-nique fait désormais pleinement partie de la culture bien installée des habitants antsiranais, surtout pendant les fêtes de Pâques, devenant une véritable tradition qui ne faiblit jamais.
À chaque fête pascale, les habitants d’Antsiranana se rassemblent en masse pour partager des moments festifs, soit en plein air, soit au bord de la mer, pendant trois jours et trois nuits de détente. Mention particulière pour la célèbre plage mythique de Ramena. Entre traditions, nouveautés et sécurité, retour sur une coutume devenue incontournable.
La région dispose d’ailleurs de nombreux endroits magnifiques pour cette fête unique, ne serait-ce qu’avec ses plages propres, ses bords de mer ou encore les divers sites touristiques tous bien sécurisés. De nouveaux lieux spécialement aménagés pour les pique-niques ont aussi vu le jour récemment. Certains de ces sites sont gérés et soumis à des droits d’entrée, tandis que d’autres sont gratuits.
Les familles aux revenus modestes, soucieuses de leur budget et évitant les longues distances, et prudentes face aux risques d’accidents de circulation, préfèrent les endroits proches de la ville comme la fameuse Nosy Lonjo (Pain de sucre), un lieu de rassemblement historique, bien que cela divise parfois les partisans des coutumes traditionnelles. Elle attire de plus en plus les habitants des quartiers avoisinants comme Morafeno, Lazaret-sud, ou la Cité ouvrière…
Destination phare
Parmi tous les sites disponibles, la plage de Ramena reste la plus prisée, indétrônable dans sa popularité. On estime que 75 à 80 % des habitants d’Antsiranana, toutes catégories confondues, s’y rendent pendant la période pascale. Une véritable marée humaine investit les lieux, transformant la plage en immense aire de fête. Ceux qui ont opté pour rester en ville profitent d’un autre avantage, car la circulation devient plus fluide, notamment au marché.
Comme particularité de cette année, les fêtes de Pâques ne coïncidaient pas avec le ramadan, ce qui a accentué l’affluence ou l’engouement des familles et des groupes.
Dès le Vendredi saint, des groupes ont déjà pris la route vers Ramena, certains ont l’intention d’y rester jusqu’au lundi ou même le mardi. Les plus aisés réservent des chambres d’hôtel, mais les capacités d’accueil restent limitées.
La grande majorité opte pour des installations simples et efficaces : nattes pour dormir, tissus ou drap pour l’ombre, réchauds pour cuisiner. Peu nombreux sont ceux qui sont en possession de chapiteaux.
Chaque coin d’ombre, sous un jujubier, un cocotier, un manguier, un cocotier devient un campement improvisé. Mais l’un des joyaux touristiques du nord de Madagascar est actuellement grignoté par des constructions privées. Les pique-niqueurs déplorent actuellement la prolifération de ces petites constructions car elles réduisent considérablement les zones accessibles aux visiteurs et à la population locale.
Certaines familles utilisent même leurs motos ou leurs bajaj comme structure de protection, dormant et mangeant au centre du dispositif. Le confort est secondaire, ce qui compte, c’est l’ambiance joyeuse, le partage, et la fête.
La sécurité avant tout
Face à cette affluence, les forces de l’ordre ont redoublé de vigilance. Sécurité routière et surveillance générale étaient au cœur de leur mission. Des véhicules non autorisés à transporter des passagers sur certaines lignes ont été repérés, alors même que ce n’était pas leur ligne autorisée, mais les autorités ont été intransigeantes sur les documents essentiels que doivent posséder les véhicules.
Selon les résultats provisoires obtenus auprès du groupement de la gendarmerie, au moment où nous soumettons l’article, seul un accident non corporel a été enregistré sur la route de Ramena.
« Notre objectif n’est pas de sanctionner, car tout le monde veut faire un pique-nique, mais il est essentiel de respecter les règles de circulation. Ce sont des vies humaines qui sont en jeu, on ne doit pas prendre de risques inutiles » a affirmé Hassany, représentant de l’Agence des Transports Terrestres Antsiranana, qui fait le contrôle avec les forces de l’ordre sur la route de Ramena.
Raheriniaina