ANTSIRANANA - Des bâtisseurs aux normes de résilience climatique

Les participants à la formation ont eu leur certificat.

Face à l’urgence climatique, Madagascar engage une réforme ambitieuse dans le secteur du bâtiment. 

Portée par le ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire (MDAT), avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement, l’initiative vise à former les professionnels de la construction aux nouvelles normes résilientes.

Les catastrophes naturelles-cyclones, inondations, érosions côtières, sécheresses- se multiplient, mettant à rude épreuve des villes souvent mal préparées. Pour y faire face, le pays doit impérativement adapter ses infrastructures et repenser ses politiques urbaines.

Dans ce contexte, le MDAT a lancé un programme de formation à l’échelle nationale, à destination des bureaux d’études, entreprises, urbanistes et autres acteurs de la planification. Ce programme, déployé dans les chefs-lieux des provinces, s’organise en sessions de trois jours, animées par cinq experts.

L’objectif est clair : diffuser et appliquer une nouvelle norme de construction conçue pour résister aux aléas climatiques, tout en intégrant ces enjeux dans les documents d’urbanisme. Une part importante des ateliers est consacrée à l’analyse et à la co-construction autour d’un Dossier d’appel d’offres (DAO) type, intégrant la nouvelle norme.

Approche inclusive

Avec un budget de 1,5 million d’euros, le programme couvre cent soixante-treize villes et agglomérations. Prévu initialement pour cinq ans, il a été prolongé jusqu’en juillet 2025, preuve d’une volonté de transformation durable.

La session tenue à Antsiranana, chef-lieu de la région Diana, a rassemblé une large gamme d’acteurs diversifiés : architectes, ingénieurs, géologues, urbanistes, entreprises, organisations non gouvernementales et associations communautaires. Cette pluralité garantit une approche inclusive, gage d’efficacité et de durabilité.

Selon les explications du coordonnateur du projet, Gérard Olivier Rakotomanana, durant ces trois jours, les participants ont étudié les exigences techniques de la nouvelle norme, exploré les stratégies d’adaptation urbaine au changement climatique et appris à intégrer ces éléments dans les DAO types.

« Ce projet marque un tournant dans la gouvernance urbaine du pays. Il ne s’agit pas seulement de construire autrement, mais de penser la ville autrement ; une ville qui anticipe les chocs, s’adapte aux changements et protège ses habitants », met-il en exergue.

Au-delà de la sensibilisation, le projet mise sur le transfert effectif de compétences vers les collectivités territoriales décentralisées. Celles-ci seront accompagnées pour intégrer progressivement la dimension climatique dans leurs plans de développement, documents d’urbanisme et projets d’aménagement. C’est pourquoi l’équipe formatrice effectuera également un déplacement à Ambilobe avant de retourner dans la capitale du Nord pour une nouvelle session.

Raheriniaina

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