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Des étudiants de l’université d’Antananarivo. |
L’université d’Antananarivo a perdu son éclat d’antan. Les problèmes s’accumulent au niveau de cette université publique.
Problèmes en cascade. Des étudiants de l’École normale supérieure (ENS) à Antananarivo ont passé l’examen final dans le noir, la semaine dernière. « Le courant a été coupé pendant une semaine, du jeudi 27 février au 6 mars, alors que nous étions en plein examen. Cette coupure de courant posait problème car les salles de classe de l’établissement sont peu éclairées. On s’interroge sur la qualité de cet examen », a déclaré Clark Andrianarimanana, président de l’association des étudiants de l’ENS, hier. Le remplacement du compteur de l’établissement, en compteur prépayé, a provoqué cette longue coupure de courant, selon le chef d’établissement, Vonjy Rasendrahasina. Selon ses explications, ce changement a pris de court l’établissement.
« Le financement de la recharge de ce compteur prépayé ne figure pas dans la ligne budgétaire de l’établissement », a enchaîné ce responsable.
C’est le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a réglé ce problème, pour assurer l’approvisionnement en électricité de cet établissement, en ce mois de mars. Toutefois, le paiement de la recharge du mois prochain reste une énigme. L’approvisionnement en électricité fait partie d’une série de problèmes auxquels les étudiants de l’université d’Antananarivo font face. Ils se plaignent, également, d’un manque important d’infrastructures, de l’absence ou du très faible débit de connexion dans le campus universitaire, ainsi que des problèmes d’approvisionnement en eau.
Délabrement
Prenons encore le cas de l’ENS, qui sollicite d’autres établissements, comme des lycées publics, pour lui emprunter une ou des salles de classe. Le doyen de la faculté des Lettres et des sciences humaines a déjà évoqué, également, ce manque d’infrastructures, il y a quelques mois. « Ce manque de salles de classe génère le prolongement de l’année universitaire. Si des cours peuvent s’effectuer en parallèle, faute de salles, des filières doivent attendre que des salles soient libres », indique le chef d’établissement. Alors que des étudiants de l’ENS évoquent le besoin d’une vingtaine de salles de classe, ce responsable note le besoin d’une grande salle, pour les troncs communs, et d’une petite salle.
Outre le manque de salles, David Réalon, porte-parole des étudiants de la faculté d’Économie, de gestion et de sociologie (EGS), signale le délabrement des infrastructures existantes. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas bénéficié de nouvelles tables-bancs. Celles que nous utilisons sont des adaptations. Celles qui ont été détruites sont réparées avec des planches», lance-t-il. Des étudiants évoquent, également, le problème de sonorisation dans certaines grandes salles. « On n’entend pas les explications, surtout pour ceux qui s’assoient au fond de la salle, car la voix des enseignants est inaudible, avec la mauvaise sonorisation», indique Tida Émilien, un étudiant.
La mise en œuvre du système Licence-master-doctorat (LMD) ne suivrait pas, par ailleurs, le plan initial. Ce système oblige les étudiants à s’engager dans plus de recherches. Le hic, c’est la connexion dans le campus universitaire. « Je dépense près de 20 000 ariary par mois pour mes recherches. Le débit de la connexion au niveau de notre établissement est très faible », lance un étudiant de l’ENS. À Ankatso, des étudiants témoignent qu’ils n’ont jamais eu accès à l’internet dans ce campus. D’une façon ou d’une autre, ces problèmes ont des impacts sur la qualité de l’enseignement. La dégradation du niveau des étudiants de cette université a déjà été soulevée.
Résoudre ces problèmes est, ainsi, le défi qui attend le futur président de cette université, pour redorer son blason et pour améliorer les performances académiques des étudiants.
Miangaly Ralitera