PROCÈS - Douze ans de travaux forcés pour un oncle violeur

Les agents pénitentiaires ont ramené le condamné en prison.

Marié et père de deux enfants, un homme dans la trentaine a été condamné à douze ans de travaux forcés par la Cour criminelle ordinaire pour avoir violé sa nièce orpheline.

Mercredi, l'horloge indique 11h40 dans le prétoire n°4 du Palais de Justice à Anosy. Le juge vient d'appeler ses quatre assesseurs à prendre place. Il semble prêt à trancher le sort d'un accusé de viol, qui reste silencieux, le visage inquiet, assis sur le deuxième banc de la salle, les mains menottées.

C'est l'heure. L'homme, vêtu d'un gilet beige, d'un pantalon noir et de chaussures de sport, a été détaché de ses bracelets et s'avance sans trop paniquer vers la barre, où il s'apprête à être condamné à douze ans de travaux forcés.

La parole revient d'abord à la greffière, qui expose les faits. En 2023, une jeune fille de 14 ans, orpheline et habitant à Anosizato, a été engagée par cet homme, son oncle, et sa tante, pour effectuer des travaux domestiques chez eux, à Ambohibao Antehiroka. Le couple a deux fils.

En plus des tâches ménagères, la fille s'occupait des enfants de ses employeurs. Elle a vécu trois ans avec eux. Lorsqu'elle était plus jeune, son oncle n'avait manifesté aucun geste ni parole obscène à son égard. Plus tard, comme elle a grandi, il a commencé à laisser libre cours à ses concupiscences. Il l'a violée chez eux, ne lui faisant rien durant la journée, mais s'en prenant à elle le soir, lorsque sa femme partait travailler.

Les détails de l'agression sexuelle, lus dans le dossier, ont visiblement choqué l'assistance, qui suit l'affaire avec une attention soutenue, au point qu'on pouvait entendre le bruit d'une mouche.

« Voilà, monsieur, vous avez bien compris ? Vous avez violé une enfant de 14 ans. L'admettez-vous ? » commence le juge en interrogeant l'accusé.

« Mais, voyez-vous... », exprime-t-il avant d'être interrompu par l'homme en toge rouge et noir devant lui. « C'est moi qui pose les questions. Vous devez simplement répondre. Avez-vous eu un rapport sexuel ? Je vous donne une minute pour réfléchir », rappelle le juge.

Éclaircissement

« Non, je nie tout cela. C'était juste pour me salir », rétorque l'accusé. Après quinze minutes de réponses évasives, il finit par avouer, comme il l'avait déjà fait devant la police judiciaire et le juge d'instruction.

Sa victime a été prise en charge par le Centre Vonjy et a accouché en juillet 2024. Il a déclaré être prêt à élever le bébé. Cependant, cela n'a pas été la décision du juge, qui, en plus de la réclusion criminelle, lui a interdit de séjour pendant cinq ans, l'empêchant de voir la fille.

Beaucoup attendent que la peine de castration chirurgicale ou chimique soit prononcée depuis longtemps. À titre d'information, des condamnations selon le nouveau Code pénal ont déjà eu lieu à Toamasina et à Ambatondrazaka, où le nombre de dossiers est moins élevé qu'à Antananarivo. Les affaires de viol relèvent de la Cour d'appel, et les procès se déroulent selon un calendrier par session. Pour ce mois de mars, les sessions de la Cour criminelle ordinaire se sont déjà terminées hier et reprendront en mai. Les dossiers de viol jugés jusqu'à présent concernent des cas survenus en 2023. Ainsi, comme notre loi pénale n'a pas d'effet rétroactif, les accusés ne sont pas encore soumis à la peine de castration. 

Gustave Mparany

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