NOSY IRANJA - Une nouvelle structure de gestion se dessine

Des autorités lors de leur déplacement à Nosy Iranja.

Nosy Iranja, joyau touristique de Madagascar, lutte contre les défis liés à la surfréquentation et à la dégradation de son environnement. Un atelier récent a permis de définir des stratégies pour une gestion durable et inclusive du site.

Nosy Iranja est l’un des joyaux touristiques de Madagascar, réputé pour ses plages paradisiaques, ses eaux cristallines et sa biodiversité exceptionnelle. Chaque année, l’îlot attire des milliers de visiteurs. Toutefois, sa gestion, qui implique des enjeux environnementaux, économiques et sociaux, représente un défi majeur.

Depuis plusieurs années, différentes entités se sont succédé pour administrer Nosy Iranja, un petit archipel situé au large de Nosy Be. Cependant, ces gestions successives n’ont pas donné satisfaction, entraînant la suspension provisoire des services des derniers gestionnaires. Selon les autorités, la gestion financière de cette destination était défaillante, bénéficiant essentiellement à une minorité. Face à cette situation, la région Diana a pris la décision de mettre un terme à ces prestations.

Les conséquences de cette mauvaise gestion se font déjà sentir. La surfréquentation touristique menace l’équilibre écologique de l’île, tandis que la dégradation des infrastructures et des écosystèmes marins s’accentue. Nosy Iranja est également un site clé pour la reproduction des tortues marines, notamment les tortues olivâtres, ce qui accentue l’urgence d’une gouvernance plus efficace.

Préserver l’intégrité et l’identité du site tout en répondant aux exigences du secteur touristique implique une gestion rigoureuse et concertée. C’est dans cette optique qu’un atelier a été organisé à Nosy Be par la région Diana, en partenariat avec l’ensemble des parties prenantes, dont le projet Pôle Intégré de Croissance (PIC3). Pendant deux jours, les participants ont examiné la situation et exploré les moyens de mettre en place un comité d’urgence chargé de la gestion du site.

À l’issue des discussions, plusieurs décisions ont été prises d’un commun accord. Parmi elles, la création, par arrêté, d’un comité provisoire chargé d’assurer la gestion opérationnelle du site en attendant l’instauration d’une structure de gouvernance définitive. Cette transition vise à éviter toute interruption dans la gestion du site et à garantir la prise en compte de l’ensemble des parties prenantes.

« À l’approche de la saison touristique 2025, cette rencontre a permis de définir les dispositifs institutionnels et les orientations stratégiques nécessaires à une gestion durable de Nosy Iranja », a déclaré le gouverneur de la région Diana. Il a précisé que ces nouvelles stratégies visent à rendre les sites autonomes, performants et générateurs de revenus tout en préservant leur patrimoine naturel et culturel.

Un modèle plus inclusif

Malgré le potentiel touristique de Nosy Iranja, les retombées économiques pour les communautés locales restent limitées, voire inexistantes. Des projets communautaires ont d’ores et déjà été lancés pour mieux intégrer les habitants à la gestion du site et leur offrir des opportunités économiques respectueuses de l’environnement.

La réussite de cette transition dépendra d’une collaboration étroite entre les autorités locales, les entreprises touristiques, les ONG et les communautés locales. Chacun devra jouer un rôle clé dans la mise en œuvre des stratégies de conservation et de développement durable. La sensibilisation de tous les acteurs aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux du tourisme sera un facteur déterminant.

Nosy Iranja incarne ainsi les défis de la gestion du tourisme dans un contexte fragile, où la préservation des écosystèmes doit être conciliée avec un développement économique inclusif.

Raheriniaina

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