NARCOTRAFIC - Des officiers de la gendarmerie et de la police poursuivis

La coke saisie à Nosy Be et qui a ensuite été détournée.

Une enquête est en cours après les récentes saisies de cocaïne dans le pays. Plusieurs officiers de la gendarmerie et de la police sont soupçonnés d’être impliqués dans ce trafic.

Le Pôle anti-corruption d’Antananarivo (PAC) mène des investigations depuis plusieurs jours sur cette affaire de narcotrafic.

Selon les informations communiquées par cette juridiction, « plusieurs officiers de la gendarmerie et de la police sont soupçonnés d’implication, tout comme un grand hôtel de la capitale, qui aurait accueilli des trafiquants de cocaïne et reçu une livraison suspecte de trente paquets en janvier dernier. »

Les suspects sont poursuivis sous plusieurs chefs d’accusation, notamment association de malfaiteurs, mise en vente, transport, distribution, courtage, livraison, envoi, expédition, achat, détention et usage de drogues à haut risque, blanchiment de capitaux, abus de fonction, trafic d’influence, corruption active et détention illégale d’armes à feu, a précisé le PAC. Certains ont été placés en détention à Antanimora, d’autres à Tsiafahy.

L’enquête a également révélé des détournements de cocaïne saisie à Nosy Be. Initialement, 250 kilos de drogue devaient être incinérés, mais seuls 110 kilos ont été effectivement détruits. Suite à ces révélations, un officier supérieur de la gendarmerie, un gradé, six autres gendarmes et quatre civils ont été interpellés, a annoncé la procureure générale du PAC, Elysée Rasoahanta.

Les réseaux récemment démantelés à Toamasina, Antananarivo et Nosy Be appartiendraient à une même organisation criminelle dirigée par des Mauriciens. Le PAC cherche à retracer les circuits financiers liés à ce trafic international et a sollicité l’appui d’Interpol pour localiser les chefs du cartel toujours en fuite. Ces derniers continueraient à utiliser leurs téléphones, compliquant leur traque.

Un trafic en provenance du Pakistan

L’opération de démantèlement de ce réseau a débuté le 15 février, après la saisie de 16 kilos de cocaïne en provenance du Pakistan et à destination de l’île Maurice, interceptés à Antananarivo. Cette cargaison est actuellement sous la garde de l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI) et fait l’objet d’une expertise approfondie.

L’enquête a conduit à plusieurs arrestations, mais une partie de la cocaïne demeure introuvable et certains suspects restent en fuite. L’exploitation des données téléphoniques, le gel des comptes bancaires et la saisie des fonds illicites figurent parmi les mesures mises en place pour faire avancer les investigations.

Gustave Mparany

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