Un petit miracle. Analakely s’est fait une nouvelle toilette depuis hier. Les arcades et toute l’avenue de l’Indépendance ont été débarrassées des marchands de rue qui les ont encombrées depuis des années et qui ont résisté à toute tentative d’assainissement. Le nouveau maire de la capitale a réussi là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Après trois jours de sensibilisation et de négociations, ils ont quitté les lieux. Il n’y a eu ni résistance ni affrontement, comme on le craignait et comme cela a été toujours le cas dans le passé. Les éléments de la Police communale n’ont pas eu à user de la manière forte pour réussir leur mission. Un bon point de marqué. La réorganisation de la capitale faisait partie de ses priorités durant la campagne électorale. Mais on appréhendait beaucoup cet assainissement des rues et trottoirs squattés par les marchands.
On ignore le secret de la recette de la CUA, alors qu’elle était attendue au tournant par l’opinion en général et les Antananariviens en particulier. Dans tous les cas, le résultat est impressionnant et ravit les habitants de la capitale qui ne croyaient plus au retour de l’ordre.
Maintenant, on espère justement que cela ne soit pas un coup d’éclat justifié par un grand événement en vue. En 1997, le maire de l’époque, Guy Willy Razanamasy, avait réussi à supprimer le marché du Zoma, qui commençait dès le mardi, pour le besoin des Troisièmes Jeux de la Francophonie. Un véritable exploit à l’époque où il fallait afficher une intransigeance indéfectible face à la résistance des marchands.
En 2019 également, certaines rues et endroits de la ville ont été réhabilités avant la visite du président rwandais Paul Kagame lors de la fête nationale.
Antananarivo va accueillir dans quelques semaines le Sommet de la Commission de l’océan Indien avec plusieurs hôtes de marque, dont le président français Emmanuel Macron. La capitale se prépare à cet événement historique et se donne une certaine propreté. Il n’y a aucun mal à ce propos. Il reste à espérer que la capitale gardera le même visage après la tenue du sommet et le départ des visiteurs. Il faut profiter de cet événement pour en finir une bonne fois pour toutes avec le désordre et l’anarchie. Pour le moment, il semble que le marché a été conclu. Emballer, c’est pesé.
Sylvain Ranjalahy