La quadrature du cercle

Durant l’Antiquité, de grands hommes qui ont inscrit leur nom parmi les immortels de l’histoire grâce à un emploi optimal de l’intelligence se sont penchés sur le cercle.  À l’aide d’une règle non graduée  et d’un compas,  ils se mirent à essayer de construire un carré ayant une aire égale à celle d’un cercle donné. Cette recherche a traversé les siècles et ce ne fut qu’en 1882 que le mathématicien Ferdinand von Lindemann, en avançant la transcendance du nombre π, a définitivement mis un terme à cette quête impossible de la quadrature du cercle. 

Comme à ces époques, une affirmation peut toujours être valable jusqu’à nos jours : nos semblables ont toujours eu cette fibre sensible au mystère, à l’insoluble ,qui peut interpeller son esprit,  et l’inciter à mobiliser, entre autres, ses capacités mathématiques pour découvrir les problèmes et essayer ensuite de les résoudre. Comme aujourd’hui, où ceux qui ont encore l’énergie s’abandonnent dans les différents calculs pour diagnostiquer les myriades de soucis socio-économiques qui sont nos lots quotidiens pour proposer ce que chacun juge comme remèdesidoines. 

La recherche de la quadrature du cercle fut une aventure dans laquelle l’objet de désir se révéla être une chimère semblable aux géants de Don Quichotte qui n’étaient que des moulins à vent, ou comme la baleine blanche qui obsédait le capitaine Achab dans Moby-Dick (H. Melville, 1851),... Des quêtes impossibles qu’on peut aussi rapprocher du château inaccessible du roman de Kafka ou encore de la situation malgache dont l’histoire est traversée par les différentes républiques qui ont, chacune, tenté vainement de trouver la trajectoire à emprunter pour trouver la sortie, jusqu’ici introuvable, du tunnel obscur dans lequel se déroule l’essentiel de nos journées. 

On retient, généralement, du philosophe Edgar Morin la pensée complexe. Le penseur a mis en évidence l’interconnexion de différents éléments de tout un système qu’on a tendance à considérer à part. Cette complexité du tout peut aussi se dévoiler dans les différentes équations qui forment un système pouvant exprimer nos problématiques dont les effets deviennent aussi des causes. 

Et comme la quadrature du cercle a contribué à faire évoluer la géométrie, être conscient que les différentes crises de l’énergie, de l’environnement, de l’éducation, ... ne sont que les rouages d’un grand mécanisme doit aussi changer nos perspectives. Une fois cette étape franchie, on pourra dépasser ces recherches infructueuses de la quadrature du cercle qu’on croit être la ou les solutions aux problèmes qui nous tenaillent.

Fenitra Ratefiarivony

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