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Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, a été l’invité de l’émission spéciale de la TVM, hier. |
Le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) a été l’invité de la télévision publique TVM, hier. Les différents projets au sein de l’organisation régionale, mais aussi les préparatifs du Sommet d’Antananarivo, ont été discutés.
Une émergence diplomatique. Ce terme a été utilisé par Edgard Razafindravahy, dans son interview sur la télévision publique TVM, hier, pour souligner l’effet de levier qu’aura le Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) sur le rayonnement international de Madagascar.
“Le Sommet contribuera au rayonnement international de Madagascar. La voix de Madagascar sera entendue dans le monde entier”, déclare ainsi Edgard Razafindravahy au sujet du Sommet de l’organisation régionale qui se tiendra à Antananarivo, le 24 avril. Il note le fait que des chefs d’État et de gouvernement seront présents à cet événement. Des responsables des partenaires techniques et financiers, des bailleurs et des investisseurs prendront également part au rendez-vous. En somme, le Sommet dépassera le cadre régional et aura des échos internationaux.
“La présence de ces chefs d’État à Madagascar attirera l’attention des partenaires internationaux”, ajoute le secrétaire général de la COI. Edgard Razafindravahy met également l’accent sur le fait que le Sommet d’Antananarivo sera l’occasion “de démontrer au monde le savoir-faire de Madagascar, l’hospitalité malgache, la beauté de sa culture, sa capacité de négociation, sa capacité de convaincre et la force de sa diplomatie”.
Le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien rappelle, par ailleurs, que le dernier Sommet de l’organisation régionale remonte à 2014, en ajoutant que Andry Rajoelina, président de la République, a émis l’idée d’organiser un nouveau Sommet depuis 2021. Avoir pu convaincre les chefs d’État et de gouvernement de se réunir à Madagascar est déjà un acquis majeur, soutient-il. D’autant plus, Madagascar a pu convaincre les autres États membres d’adhérer au thème qu’il a proposé.
“Sécurité et souveraineté alimentaire : Pour le développement du marché de l’Indianocéanie” est le thème du Ve Sommet de la COI, choisi par Madagascar et accepté par les autres États membres. C’est la Grande Île, par ailleurs, qui mènera les débats. Il y aura des tables rondes, des ateliers et le Sommet des chefs d’État et de gouvernement qui sera l’apogée de l’événement.
Tournant décisif
Edgard Razafindravahy indique, du reste, qu’il y aura “des accords bilatéraux” en marge du rendez-vous d’Antananarivo. Le rapport du Conseil des ministres de mercredi, au palais d’État d’Iavoloha, rapporte justement que le Sommet de la COI coïncide avec une visite d’État d’Emmanuel Macron, président français. Qu’il y aura ainsi des signatures d’accords de renforcement des partenariats bilatéraux entre Madagascar et la France en matière d’infrastructure, d’énergie, d’agriculture et d’éducation.
Le secrétaire général de la COI rappelle aussi qu’après celui de la Commission de l’océan Indien, la Grande Île sera l’hôte du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC). “En une année, donc, Madagascar jouira d’un important rayonnement international. C’est ça l’émergence diplomatique”, affirme Edgard Razafindravahy. Ces victoires diplomatiques s’accompagnent aussi de retombées économiques. Comme il l’explique, rien que pour le Sommet de la COI, il y aura plus de mille participants.
Ce millier de participants au Sommet de la COI devra se loger, se nourrir. Il est certain qu’ils profiteront également de l’occasion pour faire un peu de tourisme. Une aubaine pour le secteur de l’hôtellerie, de la restauration, de l’artisanat. Sans compter les entreprises prestataires de l’événement, comme le transport et l’événementiel.
“Le plus important, néanmoins, est la résonance de la voix de Madagascar à l’international, que Madagascar aura une voix déterminante dans les décisions qui seront prises et qui auront une importance majeure pour notre région”, souligne le secrétaire général de la COI. Les participants au Sommet d’Antananarivo feront le point sur le bilan des quarante années d’existence de l’Organisation. Ils seront surtout amenés à trancher sur des sujets qui marqueront un tournant décisif pour la COI, surtout face aux bouleversements du contexte mondial.
Parmi les dossiers qui seront portés devant les chefs d’État et de gouvernement de la COI, il y aura le projet d’Espace commun agricole de la Commission de l’océan Indien. Initié par Edgard Razafindravahy, il a été acté par la Conférence ministérielle de l’Organisation, la semaine dernière. Reposant sur trois piliers, cet Espace commun agricole est présenté comme la solution pour permettre aux États de la région Indianocéanie de gagner leur souveraineté alimentaire.
Garry Fabrice Ranaivoson