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Le CEG de la commune d’Ampanihy est sérieusement endommagé suite au passage du cyclone Honde. |
Encore groggy par le passage du cyclone Honde, la région Atsimo Andrefana se relève petit à petit. Bien que les dégâts causés par les vents violents et les pluies diluviennes restent visibles, les habitants essaient de reprendre une vie normale.
Le jour d’après. Après le passage du cyclone tropical Honde, les habitants de la région Atsimo Andrefana essaient progressivement de reprendre une vie normale. De Toliara à Ampanihy, les gens vaquent, tant bien que mal, à leurs occupations quotidiennes.
À Toliara, bien que la plupart des rues et des quartiers baignent encore dans plusieurs centimètres d’eau, et que le ciel brumeux s’accompagne encore de pluies fines persistantes, la vie reprend tant bien que mal son cours. Les cyclo-pousses se frayent un chemin dans les rues et ruelles inondées. “Il faut bien qu’on travaille. En plus, ce n’est que de l’eau et avec la pluie, la température est plus clémente que d’habitude. Le travail est moins pénible”, relativise un conducteur de cyclo-pousse.
Dans le quartier populaire de Sanfily, les piétons bravent aussi les eaux qui inondent la route. Le quartier, qui héberge la gare routière de la capitale de la région Atsimo Andrefana, est aussi animé qu’en temps normal. Seul le niveau de l’eau, qui va jusqu’aux genoux des passants, témoigne des affres infligées par le cyclone Honde.
De l’eau, la grande cour du lycée Laurent Botokeky en est également envahie. Pourtant, bien qu’il ait été 18 h 30 hier, deux salles de classe étaient illuminées. De la rue, les passants pouvaient voir des lycéens studieux. Chez les particuliers, certains commencent à retaper la toiture de leur maison décoiffée par le vent. Au gymnase de Toliara, transformé en site d’hébergement des sinistrés, ce sont essentiellement les femmes et les enfants qui remplissent l’endroit. “Il faut que les hommes travaillent”, confie une mère de famille.
La plupart des familles qui y sont accueillies sont hébergées dans de petites habitations ou dans des cases qui ont été détruites par le vent ou sont sous les eaux. Le district de Toliara I compte plus de deux mille cinq-cents personnes déplacées suite au passage de Honde. Les autorités s’activent afin de leur fournir des vivres quotidiennement.
Heureux événement
Même scénario au Centre de redressement nutritionnel intensif et médical (CRNIM), en cours de construction, à Ampanihy, qui sert provisoirement de site d’hébergement pour les sinistrés suite au passage du cyclone Honde. Ce district compte plus de mille trois-cents personnes déplacées réparties dans trois sites d’accueil.
Dans le chef-lieu de district, la plupart des sinistrés ont vu la toiture de leur maison, leur habitation ou leur case arrachée par le vent. D’autres se sont effondrées. Certains bâtiments administratifs n’ont également pas été épargnés par le cyclone dans le chef-lieu de district d’Ampanihy. Le Collège d’enseignement général (CEG) porte de sérieux stigmates des dégâts.
Plusieurs salles de classe sont inutilisables, sauf reconstruction.
Tout comme à Toliara, les habitants d’Ampanihy essaient aussi, tant bien que mal, de reprendre une vie normale. Les agriculteurs et éleveurs reprennent leurs activités. Pour les familles sinistrées, ce sont essentiellement les femmes et les enfants qui restent dans les sites d’hébergement. Si la situation revient peu à peu à la normale dans le chef-lieu de district d’Ampanihy, elle reste compliquée dans des communes rurales, à l’instar d’Itampolo et d’Androka.
À Androka, une soixantaine de personnes, piégées par l’eau, a été évacuée. Leur village ayant été entièrement submergé par l’eau. À Itampolo, comme le rapporte le maire de la commune, “un éleveur déplore avoir perdu deux-cents chèvres, emportées par les eaux”. Paradoxalement, les intempéries de ces derniers jours ont boosté la végétation semi-aride de la région Atsimo Andrefana.
Lors d’un survol en hélicoptère, la forêt habituellement grésillante et sèche s’est parée de vert jusqu’à perte de vue. La terre poussiéreuse et rougeâtre se voit tapissée de pâturages verts et frais. Cependant, le cyclone Honde a fait des ravages aux cultures, regrettent des agriculteurs à Ampanihy, qui appréhendent la perte d’une partie des récoltes. À Ampanihy, toujours, une naissance est intervenue dans la nuit du 2 au 3 mars, dans un des sites d’hébergement.
“C’est un petit garçon. Il est en excellente santé. Ses parents l’ont appelé Soaandro Honde”, a indiqué un responsable local du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). Le nom
“Soaandro”, qui rassemble les mots “Soa”, qui veut dire bien ou beau, et “Andro”, pour dire jour, peut être interprété comme chanceux. Comme l’espoir qu’avec cet heureux événement reviendront aussi les beaux jours.
Garry Fabrice Ranaivoson