AGRICULTURE - Des essaims de criquets ravagent le Sud

Traitement terrestre dans le Sud de Madagascar.

Le Sud de Madagascar est confronté à une invasion de criquets depuis les fortes pluies qui ont frappé la région. Plusieurs hectares de végétation ont été ravagés.

Crise agricole. Les paysans du district d’Ivohibe, dans la région d’Ihorombe, redoutent une baisse de la production rizicole pour la saison de récolte 2025. Des essaims dévastent les cultures de riz, de manioc, de maïs et d’arachides dans plusieurs fokontany du district. « La saison de culture du riz a commencé tard à cause du retard des précipitations. Ce n’est qu’au mois de février que nous avons commencé à repiquer. Mais à peine le riz a-t-il germé que des essaims de criquets l’ont ravagé », rapporte une source à Ivohibe, hier. Selon les paysans, ces criquets ont déjà détruit la végétation sur plusieurs hectares de champs au cours du mois de mars.

Le bulletin acridien de la première décade de mars (du 1er au 10), établi conjointement par le Centre d’élimination des criquets à Madagascar (IFVM), rattaché au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), confirmait la présence de « bandes larvaires » à Ivohibe. D’autres foyers ont été observés dans diverses zones du Sud, notamment sur la plaine de Befandriana-Sud, dans l’ex-forêt de Mikea à Antanamena, sur le plateau de Belomotra-Vineta, dans le Moyen Fiherenana, sur le plateau Mahafaly à Ilempo, dans les concessions de sisal à Amboasary-Atsimo et dans le cirque Manambien.

Colonisée

Toujours selon ce bulletin publié le 17 mars, 8 780 hectares sont infestés. Les foyers de grégarisation se sont multipliés et des essaims ont commencé à se former. L’IFVM note que toute la partie est de l’aire grégarigène a été colonisée par le criquet migrateur, notamment entre la plaine de Ranotsara et le bassin de Mandrare, incluant les cultures de sisal à Amboasary-Atsimo. De nouvelles taches et bandes larvaires sont attendues. Les fortes précipitations, comme celles survenues en février puis en mars, favorisent la prolifération de ces insectes ravageurs.

Face à cette situation, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, avec l’appui de ses partenaires, mène des opérations de lutte pour enrayer la propagation des criquets et préserver le Sud du risque d’insécurité alimentaire. Des interventions terrestres et aériennes ont été engagées : au 10 mars, 5 534 hectares avaient été traités au sol, et un cumul de 123 050 hectares par voie aérienne. Les opérations se poursuivent.

À Ivohibe, les paysans participent également à cette lutte. Certains achètent des pesticides auprès des vétérinaires, d’autres attrapent les criquets à l’aide de moustiquaires pour les éliminer. 

« L’État a mené, certes, des traitements aériens et terrestres. Des hélicoptères ont survolé Ivohibe. Mais les criquets ne sont pas encore éliminés. Nous implorons l’État de nous aider dans cette lutte pour que cette saison culturale ne soit pas vaine », lancent des paysans. D’autres sources locales signalent toutefois que les essaims commencent à se dissiper.

Miangaly Ralitera

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne