TABAGISME - Faible affluence au centre de sevrage

Le tabac tue des milliers de Malgaches chaque année.

Les addicts au tabac et autres drogues hésitent à se faire désintoxiquer. Consulter des professionnels de la santé peut aider les individus concernés à surmonter leurs problèmes.

Le centre de sevrage d’Itaosy peine à attirer les personnes dépendantes, malgré la gravité du problème de toxicomanie à Madagascar. Lors de la Journée mondiale des Malades, où l’accompagnement des personnes dépendantes aux drogues était mis en avant, peu de visiteurs se sont rendus au centre. Certains hésitent même à franchir le pas, notamment en raison de la présence de journalistes.

«Pourquoi cette réticence ou cette peur d’entrer en cure ? Il est souvent très difficile pour un alcoolique conscient de sa maladie et désireux de s’en sortir d’accepter l’idée d’une cure», a expliqué un professionnel de santé. Cette difficulté à reconnaître la dépendance est partagée par de nombreux fumeurs. L’un d’eux a témoigné : il ne se considère pas malade et voit dans la cigarette un moyen de soulager son stress. D’autres avouent ne pas pouvoir se passer de tabac dans leur quotidien.

Le Dr Aurélien RavelojoelyAndriambaloaritafika, spécialiste en toxicomanie et directeur de l’Office national de lutte anti-tabac (Ofnalat), rappelle pourtant que «la toxicomanie est une véritable maladie qui peut être efficacement traitée.» 

Selon lui, consulter des professionnels est essentiel pour bénéficier d’un accompagnement adapté. L’enjeu est de taille : chaque année, environ huit mille trois cents Malgaches meurent de maladies liées au tabac.

Sensibilisation

Le centre de sevrage d’Itaosy propose des soins pour aider les patients à abandonner leur dépendance, qu’il s’agisse de drogue ou de tabac. «Ceux qui viennent nous voir sont généralement ceux qui 

ressentent une dépendance envers ces substances, y compris les personnes souhaitant arrêter de fumer», a ajouté le Dr Aurélien RavelojoelyAndriambaloaritafika.

Les traitements varient selon les cas, allant de cinq jours à plusieurs mois. 

«Il est important de préciser que ce sont des personnes mentalement stables qui reçoivent ici un traitement volontairement», a-t-il précisé. Depuis son ouverture, le centre a accueilli environ deux cent cinquante patients, un chiffre encore faible face à l’ampleur du problème.

L’accès aux soins est donc possible, mais un travail de sensibilisation reste nécessaire pour inciter les personnes concernées à faire le premier pas vers le sevrage.

Mialisoa Ida

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