SANTÉ - Une centaine de médecins partent à l’étranger

Des médecins du CHU JRA.

L’effectif des médecins à Madagascar continue de diminuer. Cent médecins malgaches figurent sur la liste des lauréats aux épreuves de vérification des connaissances (EVC).

Départ massif. Une centaine de médecins malgaches ont laissé derrière eux leur poste à Madagascar. Ils partent exercer cette profession en France. Leurs noms figurent sur la liste des lauréats aux épreuves de vérification des connaissances (EVC), publiée le 31 janvier.

Ils sont spécialistes en anatomie et cytologie pathologiques, en biologie médicale, en chirurgie orthopédique et traumatologique, en chirurgie viscérale et digestive, en dermatologie et vénéréologie, en endocrinologie, diabétologie et nutrition, en gériatrie, en gynécologie obstétrique, en maladies infectieuses et tropicales, en médecine cardiovasculaire, en médecine et santé au travail, en médecine générale, en médecine intensive-réanimation, en médecine d’urgence, en neurologie, en oncologie, en oto-rhino-laryngologie - chirurgie cervico-faciale, en pédiatrie, en pneumologie, en rhumatologie. Ils vont laisser un vide dans leurs services et auprès de leurs patients. Ils ont prouvé leurs compétences au pays. Ces oncologues, entre autres, sont connus pour avoir aidé plusieurs personnes à guérir du cancer, principalement du cancer du sein. «Je suis triste pour le pays, mais content pour ces jeunes médecins», réagit un professeur.

Urgent

L’avenir de la spécialité médicale est à craindre avec ce départ massif. La plupart de ces médecins sont de jeunes spécialistes, dont certains occupaient déjà un poste «confortable» dans les hôpitaux publics. Cette liste comporte, par exemple, un professeur, des chefs de service dans des centres hospitaliers universitaires, comme au CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona (JRA), à Ampefiloha.

D’autres Malgaches ont réussi ce concours, qui est la première étape de la procédure d’autorisation d’exercice en France et qui s’adresse aux praticiens ayant obtenu leur diplôme dans un État non membre de l’Union européenne (UE) ou non partie à l’accord sur l’Espace économique européen (EEE), pendant les années précédentes. «Ils sont particulièrement nombreux cette année», remarque un professeur.

Des médecins et des professeurs ont maintes fois tiré la sonnette d’alarme sur ce départ massif de médecins, surtout des spécialistes. Ils jugent urgent de revoir les conditions de travail des médecins à Madagascar si l’on veut freiner cette hémorragie, avant qu’il ne soit trop tard. «Si ces jeunes sont partis, c’est parce qu’ils ont trouvé quelque chose de mieux ailleurs», réagissent-ils.

Miangaly Ralitera

5 Commentaires

  1. Bonne et mauvaise nouvelle à la fois.
    Bonne, pcq la qualité des toubibs nationaux-socialistes est bonne, à la hauteur du standard requis.
    Mauvaise, pcq les éléments Malagasy vont devenir des pompiers au secours des déserts médicaux et au détriment des besoins du pays.
    Il s'agit d'un nouveau défi qui attend les disciples d' Hypocrate.
    Bonne réussite alors !

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    1. Un grand parcours de combattant les attend pour être totalement reconnu comme Médecin à part entière Les épreuves de vérification des connaissances n'ouvrent pas systématiquement sur le chemin du Graal .Il n'y a pas de défi mais soumission à un système de santé qui a du mal à compenser les départs à la retraite et qui a encore 5 ans pour avoir des retombées positives sur la démographie médicale avec l'augmentation du numérus clausus !

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  2. Aïe. Mauvaise nouvelle, bravo quand même a ces cent médecins au top...Je rends hommage a tout les médecins que j'ai connu dans l'île pour moi et les miens : médecins dévoués, désintéressés, faisant tout pour se tenir informés... Donnant souvent l'impression d'être des exilés dans leur propre pays, ce qui est un drame que beaucoup de vos lecteurs formés "Andafy"doivent connaître.

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  3. Il ne faut pas se verser dans l'affirmation gratuite que la réussite à ces épreuves de vérification des connaissances est une gage de compétence indiscutable . Certainement vous appartenez à la frange " aisée " de la société pour tenir un discours d'angélisme sur le corps Médical Malgache . Bien de nos concitoyens n'ont pas cette chance d'avoir accès à des soins de qualité car dans ce pays l'argent compte beaucoup . La société entière avec la pauvreté " subie" n'est pas épargnée même le corps Médical , par la corruption . Essayez de voir la réalité dans les hôpitaux publics pour se faire une idée précise . D'ailleurs bien de ces "partants" y sont issus !
    Inutile de faire des préjugés , des raccourcis et des insinuations sur les formés " Andafy " parce que la stigmatisation avec la fameuse "submersion migratoire" risque de ne pas atteindre bon nombre ! Si certains ont pu être titulaires dans la fonction publique hospitalière évoluant avec la crème de la crème de Médecins Français de souche parce qu'ils n'ont pas démérité et ce sont de purs produits de la méritocratie , l'assimilation aidant !

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