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Les rafales de vent et les pluies abondantes ont impacté de nombreuses localités d’Atsimo Andrefana et de Menabe. |
Le mauvais temps dans le canal de Mozambique s’est vite transformé en tempête tropicale. Des dégâts importants sont constatés dans de nombreuses localités de Toliara et ses environs.
Les conditions météorologiques dans le canal du Mozambique se sont rapidement dégradées, donnant naissance à la tempête tropicale “Honde”. Des dégâts importants ont été signalés dans plusieurs localités de Toliara et ses environs.Une nuit de vents violents et de pluies torrentielles
Les rafales ont soufflé avec une intensité inhabituelle. Jeudi, aux alentours d’une heure du matin, des vents violents, accompagnés de fortes pluies, ont réveillé les habitants de Toliara. Si les précipitations de la veille annonçaient déjà l’approche d’une tempête, elles restaient modérées et sans vent marqué.« Le souffle soudain du vent et la pluie battante sur les toits nous ont réveillés en pleine nuit. Nous espérions que le vent n’emporterait pas nos toitures »,
témoigne Toha Emmanuel, père de famille résidant dans le quartier d’Andakoro, à Toliara.Dès lors, le vent n’a cessé de souffler, tandis que les précipitations se poursuivaient sans répit. Tout au long de la journée de jeudi, les bourrasques ont déraciné des arbres, renversé des cyclo-pousses, emporté des toitures et des clôtures, et fragilisé plusieurs habitations construites en matériaux locaux.« Je n’ai pas pu sortir travailler avec mon cyclo-pousse. Le vent est trop fort, et il est difficile de le manœuvrer tout en recevant les rafales de pluie en plein visage », confie un conducteur de cyclo-pousse.
L’élévation du niveau des eaux dans plusieurs quartiers a aggravé la situation. À 6 h 30 du matin, le préfet de Toliara, Thierry Aubin, a annoncé via les réseaux sociaux la fermeture immédiate des écoles publiques et privées jusqu’à nouvel ordre. Une mesure prise trop tard pour certains élèves, qui étaient déjà en route, faute d’accès à ces canaux d’information.
Routes coupées
À Morombe, au nord de Toliara, la mer a envahi la ville, pénétrant jusqu’au quartier d’Avaradrova. Sur la RN10, qui relie Ampanihy à la région Androy, l’eau a submergé certaines portions de route, rendant toute circulation impossible. À Tongobory, plusieurs véhicules étaient encore bloqués hier matin, tandis que d’autres axes, comme Vatolatsaka à l’entrée de Betioky, Beahitse et Manakaralahy, à proximité du fleuve Onilahy, sont devenus impraticables en raison du courant extrêmement rapide.
Dans le village balnéaire d’Anakao, des panneaux solaires ont été arrachés et des toitures de restaurants projetées à plusieurs mètres. À Morondava, dans la région Menabe, la mer en furie a inondé les rues principales. Face à la montée des eaux, le préfet a exhorté les habitants à évacuer les zones à risque et à se réfugier dans des lieux sûrs.Une tempête qui s’intensifieHier, “Honde” a évolué en forte tempête tropicale, avec des vents atteignant 110 km/h et des rafales pouvant monter jusqu’à 155 km/h. Une alerte rouge a été déclenchée pour les districts de Toliara I et II, Ampanihy, Beloha et Tsihombe.À 16 heures, la tempête se trouvait à environ 200 km d’Itampolo, poursuivant sa trajectoire vers l’est-sud-est. Les prochaines vingt-quatre heures s’annoncent encore difficiles. Les services météorologiques prévoient un renforcement du système, qui pourrait atteindre le stade de cyclone tropical.
Mirana Ihariliva