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L'état de la partie sud du Kamoro reste le même, à chaque période de pluies. |
L’état de l’infrastructure routière sur l’axe n°4 reliant Tana à Mahajanga ne cesse de se détériorer de jour en jour, nécessitant des travaux d’urgence.
Aujourd’ hui, la nationale 4 est en état de délabrement sérieux et très important, à partir de Mahajanga jusqu’à Mahitsy. Mais là où la situation nécessite des travaux d’urgence est l’accès à tous les grands ponts et passerelles.
Et précisément au pont Kamoro, situé au PK 406,300, long de 265,50 m, dans la commune urbaine d’Ambondromamy, district d’Ambatoboeny. Du jamais vu, surtout à la sortie de la grande passerelle métallique, en direction de Mahajanga.
Les véhicules « nagent » dans une mare boueuse de plus de 50 cm de profondeur pour pouvoir passer vers Ambondromamy. Ce grand point noir se trouve juste à moins de 50 m du viaduc.
L’asphalte a disparu et l’on observe un affaissement important sur le côté droit de la voie, à force de subir les poids des véhicules qui enjambent cette partie de la route pour éviter de plonger dans le grand trou.
Si les responsables des travaux publics ne prennent pas une décision rapide, la circulation risque d’être complètement coupée incessamment sur place. Aucune déviation n’est possible, à moins d’enlever les barrières métalliques à droite de cette route.
À l’opposé de la sortie du pont, la situation commence également à se dégrader. Des crues inondent la route sur plus de 20 m avant le viaduc.
Les travaux de construction du pont Kamoro ont été assurés par le Groupe Eiffage TP durant trente mois, dans le cadre du Projet d’Urgence pour la Préservation des Infrastructures et la Réduction de la Vulnérabilité (PUPRIV), sur financement de la Banque mondiale.
Fluidifier
Ils ont débuté le 8 juin 2015 et ont été achevés en juin 2017. Le coût total des travaux était évalué à 46 225 614 017,74 MGA. L’ouvrage de fer peut supporter 25 tonnes de charge.
Ce pont et ses environs méritent une conservation et un entretien rigoureux, en raison de son coût et de l’importance capitale de son existence. L’objectif de cette infrastructure majeure est de faciliter considérablement la liaison avec l’Ouest et le Nord de Madagascar.
À l’entrée de la ville de Maevatanàna, en direction de la capitale, la situation est également préoccupante. Lors des récentes crues de la semaine dernière, la circulation a été complètement interrompue pendant plusieurs heures.
« L’eau est montée, les crues ont débordé de leur lit et traversé la route nationale autour du pont, comme c’est souvent le cas lors de chaque période de pluies. Les torrents sont particulièrement violents dans cette zone. Le pont, ressemblant davantage à un simple radier, devrait être remplacé par un pont métallique ou un pont Bailey. De plus, les abords du pont se sont transformés en véritable décharge, avec des habitants qui y déposent leurs ordures ménagères, aggravant la situation », a témoigné un conducteur de taxi-brousse, bloqué sur place la semaine dernière.
Vero Andrianarisoa