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Les livres se sont vendus comme des petits pains à la braderie de l’ IFM. |
La braderie annuelle de l’Institut Français de Madagascar (IFM) a une fois de plus témoigné de l’engouement des Malgaches pour la lecture. Un événement incontournable où chaque livre a trouvé preneur.
Hier, dès 4 h du matin, les plus fervents amateurs de lecture étaient déjà devant les portes de l’IFM, bravant l’attente dans l’espoir de repartir avec de précieux ouvrages. L’événement, initialement prévu de 9 h à midi, s’est terminé bien plus tôt que prévu, les livres se sont arrachés à une vitesse fulgurante. La demande était si forte que, malgré la limitation à 2 ou 3 kg par personne, certains sont repartis déçus, faute d’ouvrages disponibles.
« Avant, nous limitions à 5 kg par personne, mais nous avons constaté que tout le monde ne pouvait pas en profiter. En réduisant cette année à 2-3 kg, nous avons voulu permettre à un plus grand nombre d’avoir accès aux livres », expliquent les organisateurs.
Chaque année, ou parfois tous les deux ans, la médiathèque procède à un tri de ses collections, une pratique courante dans les bibliothèques publiques. Baptisé « pilon » ou « désherbage », ce processus permet de retirer des rayons les ouvrages abîmés, trop empruntés ou, au contraire, ceux qui ne rencontrent plus leur public.
« Nous ajustons notre collection en fonction des attentes de nos six mille huits cents adhérents. Chaque mois, ils nous font des suggestions via les réseaux sociaux et nous veillons à répondre à leurs besoins», expliqueun responssable de la médiathèque.
Un public éclectique
Vendus au prix attractif de 7 000 ariary le kilo, les livres ont attiré un public varié : étudiants en quête d’ouvrages spécialisés, amateurs de bandes dessinées, passionnés de littérature et parents cherchant des livres jeunesse.
« C’est fascinant d’observer les choix des visiteurs. On voit des jeunes prendre des ouvrages de psychologie, des mères explorer le rayon jeunesse… Il y en a pour tout le monde ! », s’enthousiasment les organisateurs.
Si, dans de nombreux pays, la lecture est en déclin, la situation est tout autre à Madagascar. Le livre y est précieux et demeure un objet de convoitise.
« Contrairement à d’autres pays où l’on tente de raviver l’intérêt pour la lecture, ici, la passion est intacte. Nos rayons ados sont souvent vides, non pas par manque de livres, mais parce qu’ils sont constamment empruntés. Les jeunes ont soif d’évasion, de science-fiction, d’imaginaire… Cela fait vraiment plaisir à voir », souligne Sara Boyer, responsable de la médiathèque de l’IFM.
Malgré les ajustements et les limites imposées, l’engouement pour cette braderie ne cesse de croître. La ruée vers les livres prouve que, bien loin d’être un loisir en perte de vitesse, la lecture demeure une passion vivace pour de nombreux Malgaches.
Pour l’année 2027, une seule question demeure : y aura-t-il suffisamment de livres pour satisfaire cette soif insatiable de lecture ?
Cassie Ramiandrasoa