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Le président de la coopérative des collecteurs (au milieu). |
La filière crabe traverse une crise à Madagascar, et particulièrement à Mahajanga. L’exportation est suspendue depuis l’ouverture de la campagne, le 15 décembre dernier.
En cause, l’absence de quotas et d’autorisation d’exportation, qui n’ont toujours pas été délivrés par le gouvernement. Une situation qui met en difficulté les acteurs du secteur. Les trois sociétés chinoises agréées à Mahajanga, seules habilitées à exporter, refusent désormais de réceptionner les marchandises des collecteurs locaux, en raison d’une saturation des stocks.
“La campagne a débuté en décembre, mais l’autorisation d’exportation n’a toujours pas été accordée. Les chambres froides des trois sociétés sont pleines, avec plus de 600 tonnes de produits, vivants ou congelés, en surstock. Où allons-nous stocker toutes ces marchandises si l’exportation reste bloquée, alors que 30 tonnes de produits sont collectées chaque semaine ? Cette filière fait vivre des milliers de familles. Nous continuerons à nous mobiliser et à exprimer nos préoccupations tant que la crise ne sera pas résolue”, alerte Mosa Ferdinand, président de la coopérative des collecteurs de produits halieutiques de Mahajanga.
Faute d’exportation, toutes les marchandises sont actuellement placées en congélation, alors qu’elles devaient être expédiées vers les marchés internationaux.
“Nous avons contracté des prêts depuis l’ouverture de la campagne pour acheter des marchandises. Cette situation va engendrer une grave crise économique. Nous lançons un appel aux différents responsables, notamment au ministre de la Pêche, pour qu’une solution soit trouvée rapidement. La situation impacte l’ensemble de la région Boeny, qui ne perçoit plus aucune ristourne. Nous payons une taxe aussi bien pour les crabes vivants que congelés. Une réunion a été organisée avec le gouverneur et la direction régionale de la pêche, mais aucune solution n’a été trouvée”, déplore Handry Ravelomanantsoa, secrétaire général de la coopérative.
Dans l’attente d’une décision des autorités, l’incertitude demeure et la filière crabe, essentielle à l’économie locale, risque un ralentissement prolongé.
Vero Andrianarisoa