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Riveltd Rakotomanana, président de l’ONG Centre d’Excellence en Entrepreneuriat. |
Les femmes à Madagascar montrent un grand intérêt pour l’entrepreneuriat. Cependant, elles restent minoritaires dans la création et le développement de leurs propres sociétés.
Les femmes sont très intéressées par les formations en gestion d’entreprise », affirme Riveltd Rakotomanana, président de l’ONG Centre d’Excellence en Entrepreneuriat, qui a organisé un déjeuner de presse à l’occasion de ses dix ans d’existence. Elles s’impliquent activement dans l’apprentissage des aspects fondamentaux comme la vente et l’élaboration de business plans. Cependant, il constate que « ce sont encore les hommes qui dominent le terrain de la création d’entreprises ».
Bien que l’ONG ne dispose pas encore de statistiques officielles, ses observations sur le terrain confirment cette tendance. « Les femmes adorent apprendre les moyens d’entreprendre », souligne Rakotomanana. Néanmoins, la transition de la formation à la création effective d’entreprises reste un défi.
Les femmes entrepreneures malgaches sont principalement présentes dans les PME et TPME. Cependant, peu d’entre elles accèdent à des postes de leadership dans des entreprises de plus grande envergure, souligne Tantely Rakotomalala, CEO de l’agence de communication BECOM.
Un enjeu économique
« Les femmes sont très actives dans la création d’entreprises », affirme-t-elle, mais leur développement demeure un obstacle majeur. « Créer une entreprise, c’est relativement rapide, mais ce qui est vraiment difficile, c’est de la faire grandir. » Ce frein à l’expansion des entreprises féminines est un problème récurrent, freinant leur ascension vers des structures plus grandes.
Cependant, au niveau mondial, l’écart entre les hommes et les femmes dans le monde professionnel reste important. Cela explique de nombreuses initiatives visant à soutenir et encourager les femmes. Par exemple, les données fournies par les entreprises montrent que 92,5 % des dirigeants du CAC 40 sont des hommes. Des années après la nomination des premières femmes à ces postes, leur nombre reste désespérément bas, avec seulement trois femmes PDG. Si le rythme de progrès reste inchangé, il faudra des années, jusqu’en 2234, pour atteindre la parité, comme l’indique le Forum économique. La vérité est donc qu’il existe un écart. Mais des aspects doivent être considérés : à mesure que les femmes vieillissent, elles sont confrontées à des préoccupations spécifiques, comme la maternité et d’autres responsabilités, ce qui creuse cet écart. Toutefois, chaque individu fait ses choix : certaines femmes se concentrent davantage sur leur carrière, tandis que d’autres cherchent davantage de stabilité et évitent les défis.
De plus, comme le montre une étude menée par McKinsey, le résultat opérationnel (EBIT) des entreprises augmente avec la présence de femmes dans l’entreprise. « Les entreprises avec trente femmes dans leurs équipes affichent un EBIT de 20, tandis que celles sans aucune femme enregistrent un EBIT de -17», explique l’étude. L’étude montre que l’équilibre au sein des entreprises, même si les femmes ne sont pas des dirigeantes, est essentiel pour la rentabilité et les résultats financiers.
Irina Tsimijaly