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Les sinistrés rejoignent des dunes en hauteur et se réfugient dans des abris de fortune en attendant leur prochain domicile. |
Les fortes pluies et le cyclone Elvis, en perturbant la région Atsimo-Andrefana, en janvier, ont fait déborder le fleuve Linta. Des fokontany d’Androka sont ravagés.
Six-cent soixante-dix ménages sont sinistrés dans la commune rurale d’Androka, du district d’Ampanihy-ouest, depuis le 7 février. La plupart d’entre eux habitent les fokontany d’Antsororoka et Androka Ela, situés sur les rives du fleuve Linta.
« Nous habitons ici depuis des années, mais je n’ai jamais vu autant de crues passer devant nos habitations et en emportant d’autres », témoigne une habitante.
Les 6 et 7 février, les eaux ont inondé et emporté carrément des cases dans leur course effrénée vers l’océan Indien, vu que le fleuve est sorti de son lit et a déjà débordé en amont.
« Dans les premiers jours de la catastrophe, de nombreuses familles n’ont pas voulu quitter leurs habitations, du moins ceux dont les cases n’ont pas été emportées par les eaux. Ils disent ne pas vouloir abandonner le peu qui leur reste, meubles, ustensiles et autres. Ils ont ainsi étalé des moustiquaires sur des clôtures non loin de leur chez-eux afin de surveiller leur habitation inondée», raconte le maire de la commune rurale d’Androka, Anselme Mahasambotse.
D’autres ont accepté de se déplacer sur des dunes en hauteur et se sont installés dans des abris de fortune ou ont rejoint les locaux de la commune situés à quelques kilomètres. On rapporte que cent-vingt cases sont inondées, endommagées, ravagées ou disparues, dont l’école publique d’Androka Ela.
Digue de protection
Le cyclone Dikeledi qui a inondé la région Atsimo-Andrefana le 16 janvier, suivi par une perturbation dans le canal du Mozambique ayant emmené de fortes pluies, puis le cyclone Elvis qui a été classé comme sans précédent en termes d’abondance de pluies, au début du mois de février, ont gravement touché la région.
Dimanche, deux ministres, celle de la Population et de la Solidarité, Aurélie Razafinjato, et celle de l’Intérieur, Nirintsoa Rahajavololoniaina, sont venues à Androka par hélicoptère. Elles ont remis officiellement des vivres tels que du riz, de l’huile, mais aussi du savon, des jerrycans d’eau, des seaux et cuvettes, des récipients aux sinistrés. Des kits scolaires, des kits wash et des kits de dignité ainsi que de l’huile ont été envoyés directement aux sinistrés depuis vendredi, comme l’a expliqué le maire.
C’est la deuxième fois en vingt ans que le fleuve Linta a débordé et inondé des fokontany de la commune d’Androka. « Nous demandons la construction d’une digue de protection de 1km afin de protéger les villageois de la commune rurale d’Androka. C’est ce genre d’infrastructure durable qui peut nous protéger des eaux », indique le maire en s’adressant aux autorités, au cours de la remise officielle des vivres aux sinistrés.
Une partie de la RN10 et de la route menant vers le sud d’Ampanihy restent impraticables. Les marchandises connaissent en ce moment une hausse de prix insupportable pour les communautés d’Androka.
Mirana Ihariliva