SANTÉ - Le fonds d’urgence reste effectif

Les premiers soins sont gratuits dans les hôpitaux publics. 

Les premiers soins restent gratuits au niveau des hôpitaux. Le ministre de la Santé publique, le professeur Zely Randriamanantany, a annoncé la poursuite du fonds d’urgence dans les Centres hospitaliers universitaires, dans les Centres hospitaliers de référence régionale (CHRR), dans les Centres hospitaliers de référence de district (CHRD) et dans les Centres de santé de base (CSB) dans tout Madagascar, cette année. L’annonce a été faite mercredi, lors du conseil des ministres diffusé en direct sur la chaîne nationale et sur les réseaux sociaux.  

Ce fonds d’urgence couvre les besoins en premiers soins, après un accident. Le coût des médicaments et des kits de soins bénéficiés varie d’un établissement hospitalier à un autre. Il est de 2 000 à 3 000 ariary dans les CSB, près de 39 000 ariary dans les CHRD et CHRR et de 79 000 ariary dans les CHU. Ce soutien est crucial pour les patients admis en urgence à l’hôpital. « Tomber malade en ce début d’année est un imprévu. Nous n’avons pas prévu de budget pour les dépenses liées à cela. Heureusement que l’hôpital s’est chargé des premiers traitements », indique Cassidi Ravotiana, un jeune homme dont le frère est admis au CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona, depuis quelques jours. 

Hors de portée

Malgré cet appui de l’État, les soins restent un luxe pour beaucoup. Le coût des analyses médicales, des échographies, des scanners ou des imageries par résonance magnétique prescrits par les médecins, après les premiers soins, pour avoir des précisions sur la maladie, ainsi que le coût des médicaments, sont, en général, hors de portée des malades et de leurs familles. Ces dernières sont souvent obligés de faire des quêtes, d’emprunter de l’argent, voire de vendre leurs biens pendant les traitements. 

« Le coût total de mes analyses et de l’échographie a été de 300 000 ariary auprès d’un laboratoire privé. Je n’aurais pas pu faire cette analyse sans l’aide de mes frères et sœurs qui ont fait une cotisation pour payer ces analyses. Je ne sais pas encore où vais-je trouver de l’argent pour mon opération », témoigne Félix Rakotoarimanana, un homme qui a un problème de prostate. 

La plupart des ménages malgaches ne sont pas habitués à mettre de l’argent de côté en vue d’une hospitalisation. Beaucoup ne sont, pourtant, pas affiliés à un dispositif qui les permet de bénéficier de soins de santé gratuits, grâce à une participation mensuelle. Madagascar s’est engagé en 2014 dans la mise en place de la Couverture de santé universelle (CSU) qui permet à chaque individu d’avoir recours aux services de santé dont il a besoin, où et quand il en a besoin, sans être exposé à des difficultés financières.  

Le fonds d’urgence est une étape déjà importante pour atteindre les objectifs de cette CSU. Mais beaucoup restent à faire, pour permettre à tous les Malgaches d’être couverts et d’avoir accès aux soins pendant tous les traitements.  

Miangaly Ralitera

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