En fin d’année, juste avant ou peu après, je fais le ménage comme d’autres établiraient leur bilan.
C’est qu’on garde tout et n’importe quoi. En attendant que. On ne sait jamais. Ce comportement, qu’on dirait du tiers-monde, gagne cependant ses lettres de noblesse avec la mode du recyclage que les pays industrialisés redécouvrent un peu plus à chaque COP.
J’avise un lot de petits cintres, que je regroupe soigneusement, tout en songeant déjà au bac à ordures auquel je les destine parce que connaissant «l’occupant» qui en fera son bon usage. Mais, avant que je les jette dans le carton de pré-collecte, me voilà déjà qui me ravise. Gageons que je les retrouverai enfouis quelque part lors du prochain vide-tout.
Comment on pourrait appeler quelqu’un qui «collectionne» les tubes autour desquels s’enroulent les papiers essuie-tout ? D’ailleurs, ceux des papiers alu sont plus solides. Je m’en sers pour caler des bouteilles dans des cartons. Avez-vous remarqué comme certaines bouteilles d’huile d’olive sont tellement plus jolies que les autres ?
Ces tubes, d’un certain diamètre, et mis bout à bout, deviennent de bien pratiques étuis pour mes vieilles photos d’Antananarivo en route pour une énième expo. Comme on dit, «ça peut toujours servir».
J’ai mis de côté les bouteilles de moutarde de chez TAF, comme les fioles de chez VANIALA, en attendant qu’ils organisent la «recup». Par contre, on peut se demander ce que je compte bien faire du millier de capsules THB que je prends soin de ne pas esquinter à chaque bouteille que j’écluse. Autant de témoignages manufacturés du logo historique des trois chevaux nous faisant face.
Au fil des ans, notre vie se passe à amasser. À chaque échéance un peu symbolique, nous songeons à faire le tri. Des objets oubliés refont alors surface. Et cette résurrection ramène son lot de souvenirs. On accumule de tout petits riens, qui ne sont pas tant des choses que notre garde-mémoire.
Nasolo-Valiavo Andriamihaja