Le corps de l’enfant a été découvert le 26 décembre. |
Depuis 2022, une dizaine de personnes ont été victimes de meurtres par décapitation dans le district d’Ihosy. Récemment, une famille indignée a déposé un corps à la mairie.
Un corps sans tête d’un enfant a été déposé au bureau de la commune d’Andiolava, dans le district d’Ihosy, du 26 décembre jusqu’à mardi dernier. Sa famille, choquée par ce meurtre odieux, a réclamé une réparation conformément à la tradition, demandant aux assassins d’offrir soit de l’argent, soit du bétail.
Il s’agit du énième cas de décapitation dans le district depuis l’année 2022. Une dizaine de victimes, composée de femmes et d’hommes, figure sur cette liste macabre. En 2023, ce type de meurtres, dont les mobiles reposent sur de prétendus sacrifices et sorcelleries, a atteint son paroxysme. Cette fois, la tribu à laquelle appartenait l’enfant tué a manifesté sa plus vive indignation.
En fait, quatre meurtriers ont attaqué la famille de l’enfant au cours de la nuit de Noël, à Vavalovo Andiolava. Ils l’ont enlevé, puis lui ont arraché la tête avant d’abandonner le corps.
Ordre public
Dès le 27 décembre, le fokonolona et les gendarmes ont mis la main au collet d’un suspect que la famille de l’enfant a affirmé avoir vu participer au crime. Selon la tradition, il aurait dû payer pour son acte, mais la procédure judiciaire exige que la gendarmerie enquête et le traduise devant le parquet, près le tribunal de première instance d’Ihosy.
Pour préserver l’ordre public, une mesure de précaution a été prise : le suspect a été transféré à la Section de recherches criminelles de Fianarantsoa, où il a passé sa garde à vue. Il a ensuite été présenté au juge mardi.
Entre-temps, la partie civile et sa tribu, en quête de justice, ont transporté et laissé la dépouille à la mairie. L’Organe mixte de conception de la région d’Ihorombe les a convoquées à une réunion avec le maire. Les autorités administratives et judiciaires, après leur avoir présenté leurs condoléances, leur ont demandé de récupérer le corps du défunt et de l’enterrer. Elles ont finalement cédé à la négociation. Un véhicule de la préfecture a acheminé le corps jusqu’à Androtsy, dans la commune d’Ambia. La situation tendue a été résolue.
Gustave Mparany