Haja Resampa, porte-parole des députés Irmar, hier à Ambodivona. |
Le groupe parlementaire Irmar monte au filet pour défendre le pouvoir face aux attaques de l’opposition. Tout en affirmant son soutien au président de la République, les députés Orange lui demandent de sanctionner et de remplacer les responsables défaillants.
Des sanctions et des remplacements: c’est ce que réclament les députés du groupe parlementaire “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (Irmar) contre les responsables qui, selon eux, “ne sont pas à la hauteur des responsabilités qui leur sont confiées”.
Cette demande, le groupe parlementaire majoritaire l’a glissée dans une déclaration faite hier au quartier général de la coalition Irmar, à Ambodivona. Une demande dite à deux reprises et adressée à Andry Rajoelina, président de la République. “Nous nous tournons vers vous, Monsieur le Président, et vous demandons de sanctionner et de remplacer les responsables qui ne sont pas à la hauteur des responsabilités qui leur sont confiées”, assène la déclaration lue par le député Haja Resampa.
Les députés Orange ne l’ont pas précisé dans leur déclaration, mais comme le confient quelques membres du groupe parlementaire, des membres du gouvernement sont concernés par cet appel, “sans quoi la demande n’aurait pas été adressée au président de la République”. Toutefois, à l’entame de la partie de la déclaration où a été glissée cette demande, le groupe Irmar s’adresse aux responsables de l’Exécutif, que ce soit au niveau étatique ou régional.
Les députés de la majorité demandent aux responsables, au niveau national ou local, d’accélérer la concrétisation des instructions présidentielles pour résoudre les problèmes qui pèsent sur la population et pour développer le pays. L’appel lancé par l’Irmar au chef de l’État hier fait écho à celui lancé par l’Alliance républicaine de Madagascar (Armada), dans une déclaration faite à Antaninarenina mercredi.
Des entités politiques soutenant le pouvoir, mais aussi des membres du Sénat et de l’Assemblée, ont signé la déclaration d’Antaninarenina, dans laquelle ils demandent à ce que “les acteurs amorphes ou réfractaires aux actions de développement initiées par le président de la République soient remplacés”. L’armada soutient, en effet, que “le président de la République n’est pas seul dans la gestion des affaires étatiques. Il y a aussi de nombreuses personnalités élues ou désignées”.
Riposte
Tout comme le groupe parlementaire Irmar, l’Armada ajoute que “le président de la République a déjà avancé des solutions. La voie est déjà tracée. Aussi, nous exhortons les responsables à tous les niveaux, à commencer par le gouvernement, les gouverneurs et les responsables désignés, qu’ils soient au niveau central ou dans les régions, ainsi que l’ensemble du personnel de l’administration publique, à agir de façon idoine, chacun à leur niveau, pour concrétiser rapidement les directives pour solutionner les problèmes actuels”.
Comme le président de la République lui-même l’a indiqué en ouverture du Conseil des ministres, retransmis en direct sur les médias publics mercredi, il appartient au Premier ministre de coordonner la mise en œuvre des programmes qu’il trace, et c’est aux ministres de les concrétiser. Durant cette réunion, des ministres ont été vivement recadrés. C’est le cas, par exemple, de ceux chargés du Commerce et de l’Énergie.
La lenteur dans la mise en œuvre des solutions pour mettre un terme au délestage et l’atermoiement face à la hausse du prix du riz, jugée “anormale et injuste”, ont été pointés du doigt par les deux chefs de l’Exécutif. Par ailleurs, le président de la République a insisté sur la lutte contre l’impunité en donnant l’ordre aux ministres concernés de traquer et de traduire devant la justice, au plus vite, le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères impliqué dans l’affaire du trafic d’or avorté du 23 décembre.
Cet individu, signataire des faux documents visant à ériger la valise contenant les métaux précieux en “valise diplomatique”, est toujours en fuite. Selon ses dires, durant ce Conseil des ministres, le chef de l’État estime inacceptable que les faits remontent à décembre alors que l’un des principaux accusés n’a pas encore été retrouvé.
À l’instar de l’Armada, les députés Irmar montent au front pour défendre le pouvoir. Que ce soit pour la déclaration faite hier par les députés Irmar ou pour celle faite par l’Armada, l’objectif premier est de riposter contre les attaques lancées quotidiennement par l’opposition. Des assauts qui se sont intensifiés depuis le début de l’année. L’expression “renverser le pouvoir” a même été utilisée par des médias d’opposition en début de semaine.
Cependant, à lire les deux déclarations de cette semaine, le camp Orange est conscient que la conjoncture socio-économique donne des munitions à l’opposition et provoque un vent de frustration au sein de la population. Les partisans du pouvoir défendent avec véhémence le fait que des solutions sont déjà définies. Seulement, leur concrétisation ne semble pas se faire à la vitesse imposée par l’urgence de la situation, ce qui explique les appels au remplacement des éventuels défaillants.
L'Express de Madagascar
Ne cherchez pas loin, qui est le premier responsable défaillant ?
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