À Tolagnaro, dans la région Anosy, on consomme chaque année environ 73 000 tonnes de charbon de bois. Ce chiffre, fourni par le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, montre une réalité inquiétante : plus de 90 % des foyers malgaches utilisent encore du charbon pour cuisiner. Chaque mois, une famille peut dépenser jusqu’à 90 000 ariary pour acheter du charbon, ce qui représente une charge importante pour des ménages qui peinent à joindre les deux bouts.
La production de charbon est également une cause majeure de déforestation à Madagascar, où des milliers d’hectares de forêts disparaissent chaque année. Cela affecte la biodiversité et la vie des communautés locales qui dépendent des ressources forestières. De plus, l’utilisation de foyers traditionnels, peu efficaces, a un impact direct sur la santé et l’environnement, car ils génèrent beaucoup de fumée et de gaz à effet de serre.
Pour soulager à la fois les ménages et l’environnement, des alternatives commencent à émerger. Le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures a lancé le «Tetikasa Magnasoa», un projet qui vise à distribuer 120 000 foyers améliorés dans trois régions : Tolagnaro, Amboasary et Betroka. Ces foyers améliorés réduiront de 50 % la consommation de charbon, diminuant ainsi les coûts pour les familles et aidant à préserver les forêts. L’annonce de ce projet a été faite le 17 janvier 2024, avec la participation du ministre Jean-Baptiste Olivier et de plusieurs partenaires.
Le programme promeut également des alternatives plus écologiques, comme le charbon écologique fabriqué à partir de résidus agricoles. En distribuant ces foyers améliorés, le gouvernement espère améliorer la qualité de vie des habitants tout en protégeant l’environnement.
Bien que le «Tetikasa Magnasoa» soit une avancée importante, il reste beaucoup à faire pour réduire la dépendance au charbon et protéger les ressources naturelles. Mais avec ce type d’initiatives, un avenir prometteur pourrait s’ouvrir pour le pays.
Irina Tsimijaly