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Photo de famille après la rencontre entre le président de la République et les présidents des Églises au sein du FFKM. |
Les quatre chefs des Églises au sein du FFKM ont présenté leurs vœux du Nouvel An au président de la République, hier. Le rendez-vous a été l’occasion d’un rapprochement entre le pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa, président de la confession FJKM, et le chef de l’État.
Un rapprochement. C’est le message qui peut être lu dans la scène qui s’est jouée au palais d’État d’Iavoloha, hier. À l’instar d’autres entités, le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) a présenté ses vœux du Nouvel An à Andry Rajoelina, président de la République.
Le fait marquant de cette rencontre est que les quatre chefs des confessions au sein du FFKM ont été présents, notamment le pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa, président de l’Église réformée FJKM. Les quatre chefs religieux ont pris la parole à tour de rôle. Il a été confié au pasteur Andriamahazosoa le rôle de “porter la parole de Dieu”, en guise de vœux du Nouvel An et de dire une prière pour demander la bénédiction pour le chef de l’État et sa famille, ainsi que pour la nation.
Au regard de la scène d’hier, la rencontre entre le locataire d’Iavoloha et les chefs d’Églises au sein du FFKM s’est déroulée dans une atmosphère cordiale et détendue. La scène d’hier tranche avec l’ambiance à couteaux tirés entre l’Église et l’État, notamment ses partisans, qui a prévalu durant les dernières semaines de 2024.
En novembre et décembre, l’État s’est retrouvé sous les feux croisés des chefs religieux des confessions au sein du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar. Ils ont décoché des critiques acerbes face à la conjoncture socio-économique, à commencer par les évêques de l’Église catholique, en passant par le président de la FJKM, et avec une déclaration signée par les quatre chefs d’Églises du FFKM.
Retraite
Le message de Noël du pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa est celui qui a suscité de vives réactions de la part des partisans du pouvoir. Il a fait une déclaration faisant référence aux exactions d’Hérode. Des mots entendus par ces derniers comme une prise de position politique contre le pouvoir et ciblant le président de la République de la part du chef religieux. Une déferlante de réactions et de ripostes contre lui s’était alors déversée sur les réseaux sociaux.
Bien que les mots aient été lisses hier, la venue des chefs d’Églises du FFKM et la présence du pasteur Andriamahazosoa, notamment, tendent à indiquer que l’orage est passé dans leurs relations avec l’État. À l’issue de la présentation des vœux, le président de la République et les chefs d’Églises se sont entretenus à huis clos durant une trentaine de minutes.
“Ce fut un plaisir d’avoir reçu les présidents du FFKM, venus présenter leurs vœux au palais d’État d’Iavoloha aujourd’hui. Le témoignage du respect des valeurs qui nous unissent, leurs vœux et les prières à la nation qu’ils nous ont adressés sont importants et me tiennent à cœur”, a réagi Andry Rajoelina sur son compte Instagram. Une publication qui fait écho à ses premiers mots en réponse aux quatre chefs religieux, hier, à Iavoloha.
Toujours sur les réseaux sociaux, le chef de l’État soutient aussi que la visite du FFKM est “un témoignage de solidarité et d’espoir pour la nation”. Avant la visite des quatre chefs d’Églises, hier, l’État avait déjà fait une première approche en vue d’un apaisement. L’émissaire désigné à cet effet a été Benjamin Rakotomandimby, ministre de la Justice. Il a représenté l’Exécutif à un événement de l’Église catholique à Farafangana, en décembre.
Dimanche, c’est le garde des sceaux qui a conduit la délégation qui a représenté l’État à la passation à la présidence du FFKM. Ancien membre laïc du Bureau central de la FJKM, il est réputé être en bons termes avec les leaders religieux de l’Église réformée et des autres confessions au sein du FFKM. De prime abord, un apaisement s’installe dans les relations État-Église, du moins au niveau des dirigeants du FFKM si on s’en tient à la symbolique du déplacement à Iavoloha.
L’Église catholique a également présenté ses vœux au Président en début d’année. L’Église anglicane a fait de même, hier, juste après le FFKM. Pour en revenir au pasteur Andriamahazosoa, il pourrait s’agir d’une de ses dernières sorties en tant que président de la FJKM. Il prend sa retraite cette année. Les leaders religieux et laïcs de l’Église réformée ont des opinions divergentes vis-à-vis de l’administration Rajoelina.
Après la main tendue par le pasteur Andriamahazosoa, l’identité de son successeur pourrait être déterminante quant aux relations entre la FJKM et l’État, particulièrement avec le locataire d’Iavoloha. Face aux chefs religieux du FFKM, hier, le président Rajoelina a, par ailleurs, glissé ce qui sonne comme une réponse à leurs déclarations successives de novembre et décembre.
“Il y a effectivement plusieurs défis à relever. En tant que président de la République, je vous assure que, jour et nuit, je ne cesse de travailler pour le bien-être de la population, pour développer le pays, pour vaincre la pauvreté, la corruption, bien que ce ne soit pas facile. Mais j’ai la foi que nous pouvons y arriver”, a déclaré le chef de l’État.
Garry Fabrice Ranaivoson
RépondreSupprimerJe trouve que la stratégie de FFKM et le FLM est foncièrement pertinente et aura sûrement des succès. N'oubliez pas qu'on a un cas FREUDIEN. Il adore la flatterie. Maintenant, le FFKM et le FLM peuvent bien proposer des salles, voire les églises au mouvement des syndicats et les autres mouvements.Le début de la fin du système mafia est en marche. OSONS LE DEGAGISME ET LE CHANGEMENT RADICAL DE CE SYSTEME OBSOLETE.