AJUSTEMENT   - Le prix des carburants fonction du cours international

Le mécanisme d’ajustement automatique du prix des carburants est entré en vigueur dans la nuit du 17 janvier 2025. Ce système met fin aux subventions massives accordées par l’État aux compagnies pétrolières, ce qui allège les finances publiques après plusieurs années d’une politique coûteuse. En 2024, ces subventions représentaient un fardeau estimé à 95 milliards d’ariary. Bien que ces subventions aient permis de maintenir le prix des carburants à un niveau abordable, elles ont également créé un déséquilibre dans le budget national.  

Jean-Baptiste Olivier, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, a précisé que le prix des carburants serait révisé chaque mois, entre le 1er et le 5, selon deux critères principaux : le prix du pétrole brut (Brent) sur les marchés mondiaux et le taux de change de l’ariary par rapport au dollar américain. Le gouvernement a insisté sur le fait que ces ajustements mensuels ne dépasseront pas 200 ariary, qu’il s’agisse d’une hausse ou d’une baisse, afin d’éviter des variations trop brutales et d’offrir plus de transparence. Le ministre a ajouté : «Les ajustements mensuels du prix des carburants permettront de diminuer la charge financière sur le budget national, en veillant à ce que le prix local corresponde de manière plus précise aux variations des prix internationaux du pétrole».  

Implications économiques 

L’objectif de cette réforme est de libérer des fonds pour d’autres investissements essentiels au développement du pays. La réforme a été mise en œuvre sous l’égide du FMI, qui a exigé ce changement dans le cadre des accords FEC (Facilité élargie de crédit) et FRD (Facilité pour la résilience et la durabilité). Cette réforme est une condition préalable à l’obtention d’un financement de plus de 600 millions de dollars du FMI.  

Le système d’ajustement des prix tient également en compte des importations de carburants. Actuellement, Madagascar importe une grande partie de son carburant et dispose de stocks suffisants pour couvrir environ trente à trente-cinq jours. Les prix appliqués localement dépendront donc du coût d’achat des cargaisons précédentes. «Les prix locaux seront fixés en fonction des achats effectués sur le marché international, ce qui signifie que les fluctuations des prix mondiaux se feront ressentir avec un léger retard à Madagascar», a expliqué le ministre.  

Irina Tsimijaly

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