RÉFORMES STRUCTURELLES - 120 millions de dollars pour la mutation du monde rural

Le  ministre François Sergio Hajarison (au micro)   entrevoit du progrès dans le monde rural.

Un énième projet pour changer le paradigme de la manière de penser et de concevoir l’agriculture et l’élevage à l’échelle nationale. Le coup d’envoi a été donné au Carlton avant-hier.

Cette fois-ci, tout a été imaginé et appréhendé pour réussir. Mardi dans la matinée, a été lancé de manière officielle au Carlton Anosy « le Programme de renforcement de l’entrepreneuriat durable et de soutien à l’insertion économique des jeunes ruraux » ou PROGRES. Étalé sur huit ans et mis en œuvre dans douze régions de Madagascar, celui-ci bénéficie d’un financement à hauteur de 120 millions de dollars, dont 83,5 millions de dollars de la part du Fonds international de développement agricole (FIDA).

Très enthousiaste dans son discours d’ouverture de cette cérémonie, François Sergio Hajarison, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, a soutenu avec ferveur que « le lancement de ce programme marque une étape décisive, un tournant presque historique dans la transformation de l’agriculture à Madagascar. Il devrait permettre de relever certains défis structurels du pays, comme la pauvreté rurale persistante, un accès limité aux infrastructures de base, une vulnérabilité climatique accrue ou encore des opportunités limitées pour les jeunes ».

Spécificités

Il n’a pas eu tout à fait tort dans ses convictions. Quand les objectifs attendus du « PROGRES » ont été dévoilés lors de sa présentation par Sajo Sesy, coordonnateur national du PROGRES, dans le concret: « cinquante mille emplois créés, soixante-quinze mille jeunes formés à la maîtrise des ficelles de l’agro-business, dix mille jeunes femmes auront un accès sécurisé à la terre pour éviter les litiges fonciers, cent dix mille cinq cents ménages améliorant leur situation nutritionnelle, soixante-huit installations de commercialisation, de transformation et de stockage à construire ou à réhabiliter, 40 kilomètres de piste rurale et de sentiers battus à rouvrir et 1 842 hectares de superficies aménagées à travers des infrastructures hydroagricoles. En tout, cent trente mille ménages ruraux vivant dans la précarité la plus absolue et des personnes en situation de handicap en seront les bénéficiaires. Dans les régions Androy, Atsimo Andrefana, Anosy, Atsimo Atsinanana, Vatovavy, Fitovinany, Bongolava, Melaky, Menabe, Ihorombe, Haute-Matsiatra et Amoron’i Mania. »

François Sergio Hajarison a mis l’accent sur le fait que « les spécificités de ce programme sont en phase avec les orientations globales du Programme général de l’État. En l’occurrence, l’amélioration des revenus des paysans, agriculteurs et éleveurs, la clé pour réduire la pauvreté rurale, dans l’optique de lutter sur la durée contre la malnutrition chronique qui sévit dans la majorité de ces douze régions ciblées, et l’atteinte de la souveraineté alimentaire ».

«La meilleure manière d’investir à Madagascar, c’est d’investir dans la population jeune. Nous réitérons alors notre intérêt et notre engagement à continuer à travailler aux côtés du gouvernement malgache, de manière générale, et particulièrement avec le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage dans ce sens», tenait à souligner Rostand Olinga Biwole, directeur pays du FIDA à Madagascar. Un partenaire financier qui a déjà injecté pas moins d’un milliard de dollars au profit des projets de développement à Madagascar, dix-huit opérations depuis 1979. Avec un portefeuille actif de 505 millions de dollars. Des mannes financières vraiment tombées du ciel.

Eric Ranjalahy

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