“Patou” avait commencé par décaper plusieurs artères en même temps. Grande fut l’inquiétude en cette période de cohue festive. Et, bizarrement, les nombreux nids de poule semblent avoir été tout de même rapidement comblés. Bien sûr, on n’en attend pas la durabilité presque saugrenue du béton, à pourtant prise rapide, du boulevard Joffre à Tamatave (oui, Toamasina), mais c’est toujours ça de gagné avant une saison des pluies qui se fait attendre.
Étrangement, on dirait également que les amoncellements d’ordures pestilentielles aient disparu. On voit l’apparition de beaux camions-fako tout neufs sur lesquels on suppute, très certainement par esprit chagrin, les coûts d’entretien et une future cannibalisation système D.
Les plus sceptiques diront que la Ville d’Antananarivo n’y a aucun mérite. Que c’est à mettre au crédit du Ministère des Travaux publics. Que c’est le succès de l’alignement des couleurs sur une cependant large palette (orange, rouge, bleu, jaune, vert, fuchsia…). Qu’importe si les apparences laissent penser à un succès rapide (mais possiblement durable ?) du PDS (Président de la Délégation Spéciale) au profit des habitants, passablement éreintés, d’une Capitale-Province saturée.
Oh, il reste des axes où l’incompétence notoire des prétendus acteurs du BTP sera long à réparer: je songe au fer rond du soi-disant béton armé de la rue qui descend d’Ampasampito vers l’hôpital Soavinandriana ; les pavés régulièrement sens dessus-dessous de la route de Soanierana, entre les deux camps (ex-RTS, ex-CAPSAT) dont aucun n’a malencontreusement aptitude au génie militaire ; l’eau, fuite d’infrastructures hors d’âge ou ruissellement naturel depuis les hauteurs naturelles d’une ville collinaire, qu’on a oublié de canaliser à Antsakaviro et ailleurs…
Si un PDS en mode “commando” accomplit la tâche, pourquoi casser la dynamique et investir un(e) Maire dont l’élection (et l’opération de réélection) risque de polluer un débat qui, d’ailleurs, a lieu superficiellement.
Débat, mais quel débat, celui de la “démocratie”, que je mets intentionnellement entre guillemets? Allons, le mot lui-même est vide de substance malgré les élections successives (présidentielles, législatives, municipales) depuis 1992, et la proclamation d’une République parlementaire. Ce peuple-là semble en avoir une conception assez particulière depuis certain événement de 1972 et une expression malheureuse qui a fait fortune : “fanjakan’ny madinika”.
Nasolo-Valiavo Andriamihaja