FINANCES - La Banque Nationale de Madagascar en gestation

La directrice générale de la CEM annonce un défi de taille.

La Caisse d’épargne de Madagascar (CEM), forte d’une longue histoire et pétrie d’expérience dans l’inclusion financière, étoffe sa gamme de produits et entend créer la Banque Nationale de Madagascar. 

Une belle performance dans le secteur financier. La Caisse d’épargne de Madagascar (CEM) n’a cessé d’évoluer depuis sa création en 1918. Aujourd’hui, elle devra franchir d’autres paliers. Plusieurs annonces ont été faites dans ces nouvelles orientations avant-hier au Carlton lors de la clôture de la célébration du centenaire de la World Savings Retail Banking Institute (WSBI) ou l’Institut mondial de la Caisse d’Épargne (IMCE).  

« La CEM y a adhéré en 1996 mais a compris bien avant le monde entier l’importance de l’épargne à taux bonifiés et de la thésaurisation dans la vie quotidienne des ménages, ainsi que ses multiples contributions à l’économie nationale. Étant donné que la WSBI compte une centaine de membres dans pas moins de quatre-vingts pays. Forte de ses longues expériences dans les activités liées à l’inclusion financière, nous avons l’outil, la volonté et la détermination pour la Banque Nationale de Madagascar », a suggéré Rinah Ranaivoharisoa, directrice générale de la CEM, à l’endroit de Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances, marraine de la cérémonie et tutelle de la CEM, en présence de Valéry Ramonjavelo, ministre des Transports et de la Météorologie.  

Locomotive

En guise de préparatifs à cette nouvelle transformation, « la CEM prépare son entrée sur le marché monétaire en partenariat avec la Banque centrale. En tant qu’acteur de refinancement, elle soutiendra les Institutions de microfinances (IMF), contribuant à renforcer le secteur financier tout en favorisant l’inclusion économique. Avec ses un million cent mille clients, ce qui représente 34 % de l’ensemble de ceux attachés aux IMF avec 51 % des dépôts détenus, la CEM devient une locomotive dans ce système financier en train de se développer. En parallèle, notre établissement, avec un capital social à 100% malgache appartenant dans sa totalité à l’État, se modernise par la digitalisation. Elle accélère sa transformation numérique pour offrir des services financiers accessibles aux populations rurales, aux entrepreneures, aux jeunes et aux femmes », soutient Rinah Ranaivoharisoa. 

Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la Banque centrale, dans sa prise de parole, a annoncé « la création future d’un marché financier pour les IMF, afin de réduire les taux d’intérêt, toujours handicapant les emprunteurs. Il arrive que ces taux soient de 1% par jour, soit 365% par an».  

Dans l’attente de la naissance de cette Banque Nationale de Madagascar, un challenge à la portée de la CEM, celle-ci a présenté ses réalisations pour attester que cette nouvelle ambition est légitime, au nom de la fierté nationale.  La CEM, institution séculaire, accompagne l’existence de nombreux Malgaches tout au long de leur vie, dès leur naissance par le fameux livret d’épargne, l’éducation financière pour quatre mille bénéficiaires et l’apport financier aux nombreux projets de développement du pays.

« Time to Act, Bring Impact », telle est la devise de Rinah Ranaivoharisoa. Sur cette voie et avec cet état d’esprit, la CEM s’apprête à devenir un acteur clé du développement social et économique du pays.  

Éric Ranjalahy

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