Richard Ravalomanana, président du Sénat. |
Les Sénateurs, après les députés, ont donné leur feu vert à l’application de la loi de finances 2025. Les réactions des bailleurs de fonds qui ont suivi son élaboration suscitent des interrogations.
Sans surprise, les Sénateurs ont emboîté le pas des députés pour adopter le Projet de loi de finances 2025. Riandra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances, a passé un samedi tranquille au Palais de Verres d’Anosikely. Pas d’éclats de voix, ni d’invectives verbales. Seules des remarques formulées avec la plus grande politesse. L’affaire a été pliée en deux temps trois mouvements par des travaux de commission avec tous les Sénateurs, avant de passer aussitôt au vote d’approbation.
La veille, vendredi, à l’Assemblée nationale, la direction générale des impôts a jeté du lest, tout en gardant l’essentiel. Sur une innovation ou imposition délictueuse, source de polémiques. Il a été décidé et convenu que la taxe sur la transaction mobile money est maintenue, en revanche le mode de calcul est modifié. À l’origine, cette taxe devait être prélevée directement sur les transactions supérieures à 150 000 ariary, au taux de 0,5 %. Suite à des discussions avancées entre l’État et les Établissements de monnaie électronique (EME), une révision du mécanisme de collecte a été convenue. La taxe sera appliquée sur le chiffre d’affaires à hauteur de 5 %.
Indissociable
L’État mettra en place un système de contrôle pour vérifier les chiffres d’affaires, atteignant des milliards d’ariary. Le mobile money est devenu indissociable de la vie quotidienne des Malagasy. La publicité « Faites de votre téléphone votre portefeuille » a fait mouche. Quelques clics pour effectuer des transferts d’argent, pour payer ses factures, et même pour souscrire des prêts.
Pour rappel, la loi de finances à venir, après le contrôle de constitutionnalité par la Haute Cour Constitutionnelle, une autre formalité d’usage, et sa promulgation, prévoit, entre autres, une croissance économique de 5 % en 2025, tirée des secteurs primaire et tertiaire. Soit 0,6 point de plus que cette année. Un taux d’inflation en glissement annuel en deçà des 10 %.
Une augmentation des recettes fiscales de 21,39 %, passant de 4 636,5 milliards d’ariary en 2024 à 5 628,4 milliards d’ariary en 2025. Mais toujours aux environs des 12 % en termes de contribution au Produit intérieur brut (PIB). Une performance attendue avec une cascade de mesures législatives et administratives. Avec l’appui de la digitalisation à tous les services des impôts.
La Douane espère engranger 4 366 milliards d’ariary au bout de la réalisation de ses trente et un programmes de réformes et de modernisation, afin de mieux contrôler les flux des marchandises. Ici aussi, le recours aux nouvelles technologies, comme l’IA, fera le nécessaire.
Dans le chapitre des dépenses publiques, le montant total des investissements atteindrait les 3 745,4 milliards d’ariary pour permettre de financer les projets au profit de la production d’électricité et pour augmenter le rendement rizicole.
Eric Ranjalahy