Le gouvernement devra jongler entre les conditionnalités et les risques de réticences de la population. |
Les deux institutions de Bretton Woods reportent le décaissement de leurs aides financières en attente de l’application par l’État des conditionnalités y afférentes.
Entre le marteau et l’enclume. Appliquer les conditionnalités de décaissement des aides budgétaires des institutions de Bretton Woods et risquer de s’attirer les foudres de l’opinion publique. Ou bien ne pas les appliquer ou jouer la montre, au risque de voir une manne financière non négligeable bloquée. C’est la situation dans laquelle se trouve le gouvernement.
Les deux informations ont secoué la sphère économique, avec des résonances dans le microcosme politique ces derniers jours. En plein processus d’adoption du projet de loi de finances 2025, au Parlement, la première information est tombée. Le board du Fonds monétaire international (FMI) a ajourné l’inscription du dossier Madagascar dans son emploi du temps.
Cet ajournement implique que la décision pour le décaissement d’une nouvelle tranche sur la Facilité élargie de crédit (FEC) et d’une première tranche sur la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) est reportée. À la base, des décaissements étaient attendus pour ce début du mois de décembre. Quelques jours après, c’est la Banque mondiale qui adopte la même posture. Ici aussi, le décaissement était initialement prévu pour ce mois de décembre.
L’appui budgétaire rapporté par la Banque mondiale est de 468 milliards d’ariary. S’agissant de la manne venant du FMI, la loi de finances que vient d’adopter le Parlement parle de 1 100 milliards d’ariary dans le cadre de la FEC et de la FRD. Selon les informations, les deux institutions de Bretton Woods devraient trancher sur ces décaissements en début d’année 2025.
Hausse des prix
Selon les explications d’une source avisée, le FMI et la Banque mondiale “comptent laisser deux ou trois mois au gouvernement pour montrer une bonne volonté dans la mise en œuvre des conditionnalités préalables au décaissement de leurs aides”. Sur certains points, Madagascar a plutôt été un bon élève dans le respect des préalables posés par ces institutions financières. Sur d’autres, l’État joue la montre, cependant.
Un des points de blocage pour le décaissement de la manne venant du FMI est la mise en place d’un mécanisme automatique d’ajustement des prix du carburant. Une mesure qui peut causer une hausse des prix du carburant. Elle pourrait impacter sensiblement le prix du pétrole lampant, notamment. D’après une indiscrétion, le gouvernement s’activait à mettre en œuvre des dispositifs d’accompagnement afin d’atténuer le choc d’une hausse des prix à la pompe.
Quoi qu’il en soit, une hausse des prix du carburant entraînera certainement une grogne générale. D’autant plus que la population est déjà à bout de nerfs à cause des problèmes d’eau et d’électricité. La question de la Jirama est, justement, un motif sur lequel le FMI et la Banque mondiale basent leur posture actuelle vis-à-vis de Madagascar. Il s’agit de l’adoption du plan de redressement de la Jirama. Un plan qui devrait prévoir de nouvelles tarifications.
Garry Fabrice Ranaivoson
On connait le petit jeu du leader politique Africain autoproclamé qui se définit avec sa mégalomanie comme un grand stratège c'est d'éviter à tout prix les conditionnalités dans la lettre d'intention remise au FMI sur le mécanisme d'ajustement automatique des prix à la pompe . Autrement ce n'est pas un homme d état de confiance notre Rainilainga national !La communauté internationale a condamné le coup d’État de 2009 , et les institutions financières internationales ont suspendu leur aide au développement.
RépondreSupprimerUn récapitulatif qui nous fixera les idées qu'on a un régime irresponsable :
La première suspension des aides budgétaires a duré jusqu’à 2014 avec Zafy Albert et Marc Ravalomanana puis l’élection démocratique d’Hery Rajaonarimampianina a rétabli la confiance avec les bailleurs de fonds traditionnels . Les impacts économiques ont été lourds, avec une chute des investissements et une aggravation de la pauvreté.
2024 : Suspension liée à la gouvernance et aux réformes économiques
• Contexte :
En 2024, le FMI et la Banque mondiale ont à nouveau suspendu leurs financements, citant des désaccords sur les réformes économiques, des retards dans les engagements (vérité des prix de l’essence et gas-oil à la pompe) et des préoccupations sur la transparence dans la gestion des finances publiques.•
Le FMI dénonce le manque de transparence et l’influence des intérêts privés qui impacte sur la stabilité juridique, le respect des lois, la protection des droits de propriété, et des conditions de concurrence équitables. Mamy Ravatomanga est le PARRAIN de la prédation mafieuse surtout pour la filière Litchi .
Les tensions politiques internes ont également contribué à cette décision.
. Conséquences :
Les financements suspendus impactent des projets de développement essentiels, particulièrement dans les infrastructures, la santé et l’éducation.
Résumé des impacts des suspensions
Ces suspensions, survenues à des moments clés, ont eu des effets communs :
1. Réduction des investissements publics dans des secteurs essentiels.
2. Chute de la croissance économique due à l’absence de financements extérieurs.
3. Augmentation de la pauvreté.
4. Perte de confiance des investisseurs étrangers, freinant le développement à long terme. A ce jour les investissements directs étrangers font défaut .
Conclusion sur l’impact politique
Deux présidents qui ont eu des bonnes relations avec le FMI et la Banque Mondiale, n’ont pas pu continuer les réformes structurelles macro-économiques : Didier Ratsiraka, deux fois. En 1991, la révolution de rue lui enlève le pouvoir suprême et en 2002 avec la crise post-électorale et Hery Rajaonarimampianina en 2018 battu par le résultat des urnes.
Deux Présidents qui n’avaient pas de bonnes relations avec le FMI et la Banque Mondiale sont poussés à la sortie par les parties prenantes malagasy avant la fin de leur mandat : Albert Zafy Albert en 1996 empêché par les instances républicaines et Marc Ravalomanana en 2008 qui a dû laisser les clés après une révolution de rue.
Actuellement, il y a une suspension des aides du FMI et de la Banque mondiale d’environ 200 millions de dollars (1 000 milliards d’ariary, l’équivalent de 22 % des recettes fiscales 2024)
En conclusion, les relations houleuses des autorités avec les institutions du Bretton Woods démontrent bien une propension d’instabilité politique. Et Radomelina n'a pas compris cela faute de discernement et de finesse politique .