Climate chaud

Apoint nommé. L’Union européenne et la Commission de l’océan Indien n’ont pas cru bien faire en organisant le spectacle Climate Show pendant trois jours à Antananarivo. Hasard du calendrier ou pure coïncidence, on ne le sait, mais le fait est que la tenue de ce spectacle interactif et immersif sur le changement climatique à l’endroit des jeunes s’est tenue en pleine sécheresse dans la capitale en particulier et dans tout le pays en général. Comme sensibilisation pour lutter contre les méfaits de la déforestation, la destruction de la biodiversité, difficile de trouver mieux. On se trouve dans un changement climatique grandeur nature.

Normalement, à la même période chaque année, soit on fait face à une série de cyclones, soit on a rendez-vous avec des déluges pendant tout l’été. Là, après un orage, artificiel selon la Jirama, de quelques heures début novembre, il n’y a même pas une salive de chat. Même le cyclone Chido a changé sa trajectoire en allant punir Mayotte au lieu de verser quelques petites gouttes.

Une sécheresse qui compromet tout, en particulier la production. Et comme la sécurité alimentaire constitue l’une des priorités de la COI, il y a lieu de s’inquiéter sérieusement. C’est d’autant plus vrai que tous les pays de la COI subissent une sécheresse récurrente depuis plusieurs années.

Il était donc temps de prendre les taureaux par les cornes sans attendre les gros budgets promis par les pays pollueurs aux petits pays lors des COP successives sans être concrétisés. Pire, l’engagement des grands pays diminue comme peau de chagrin. On peut ainsi dire que la dernière COP tenue à Bakou en Azerbaïdjan a accouché d’une souris. Les pays pollueurs ont réduit considérablement leurs engagements par rapport à ce qui a été convenu à Paris en 2015.

Comme c’est devenu aléatoire et hypothétique, mieux vaut prendre en main son destin, à l’image de la COI qui, selon son secrétaire général, a décidé « d’agir et d’agir maintenant ». L’heure est grave et l’actualité le montre. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Toute longue marche commence par un petit pas. Pour venir à bout de ce Climate Chaud, il ne suffit pas d’aller de réunion en sommet, il faut empoigner le problème à bras le corps.

Sylvain Ranjalahy

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