Des acteurs et experts du secteur agricole pour discuter des meilleures pratiques pour la durabilité de l’agriculture malgache. |
Madagascar entreprend une réforme agricole afin de garantir son autosuffisance alimentaire, en impliquant les petits agriculteurs et en privilégiant des pratiques durables pour relever les défis liés à la fertilité des sols et au changement climatique.
Dans un contexte de forte croissance démographique, Madagascar se lance dans une stratégie de transformation agricole visant à garantir son autosuffisance alimentaire. L’initiative repose sur deux grands axes : l’exploitation agricole familiale et l’agrobusiness, ce dernier nécessitant de vastes étendues de terres. Tanja Pickardt-Williams, coordinatrice technique du projet GIZ Propsol, souligne que « la transformation agricole est un enjeu déterminant pour Madagascar, car 80 % de la population vit en milieu rural et dépend de l’agriculture. L’intégration des petits agriculteurs dans cette transition agricole est fondamentale pour améliorer le taux de pauvreté et augmenter les revenus des populations rurales ». Une conférence-atelier de deux jours a débuté hier, à l’hôtel Panomara, sur le thème « Gestion durable de la fertilité des sols à Madagascar face au défi de la sécurité alimentaire ».
Organisée par des projets de coopération internationale comme la GIZ Propsol, en avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, ou le Cirad, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, ce projet fait face à un défi majeur : la baisse de la fertilité des sols. Pour pallier ce problème, les régions Est de Madagascar, particulièrement Vakinankaratra et Itasy, avec des terres volcaniques, seront mises à contribution pour accroître la production agricole.
Élément clé
Les transformations agricoles à Madagascar ne se limitent pas à une simple évolution du secteur primaire, elles sont un élément clé de la restructuration économique du pays. Avec une population actuelle de trente millions d’habitants, qui pourrait atteindre cinquante millions d’ici 2050, la production agricole devra augmenter pour nourrir cette population croissante. Le rendement moyen de la production rizicole à Madagascar est actuellement de 2,6 tonnes par hectare, mais il devra atteindre au moins 4 tonnes par hectare, voire plus, pour répondre à la demande future. Toutefois, cette augmentation des rendements doit être réalisée de manière durable, en gérant de manière optimale les sols, qui sont souvent pauvres et fragiles, tout en préservant les ressources naturelles, telles que l’eau et la couverture végétale.
Par ailleurs, l’agriculture malgache fait face aux effets du changement climatique, notamment la raréfaction des pluies. Le défi est d’augmenter la production tout en protégeant les ressources naturelles, avec des options allant des pratiques agroécologiques aux techniques plus intensives utilisant des intrants chimiques.
Irina Tsimijaly