TRADITION - L’Alakaosibe célébré dans divers lieux

Lors de la célébration de l’Alakaosibe l’année dernière à Ambonga, Imerintsiatosika.

Les 30 novembre et 1er décembre, l’Alakaosibe illuminera divers lieux à Madagascar, dont Ankaratra, Ankazobe et Ambohimanambola.

L’Alakaosibe, un rituel sacré et vénéré depuis le temps des royaumes et des Vazimba, sera célébré les 30 novembre et 1er décembre dans divers lieux du pays, notamment à Ankaratra, Ankazobe, Ambohimanambola, et dans bien d’autres régions. Cet événement d’une rare authenticité a longtemps lutté pour survivre face aux épreuves de la colonisation, mais les gardiens de la tradition, déterminés à restaurer la grandeur de ce rituel, redonnent vie à ce précieux patrimoine immatériel. 

« Nous avons essayé de redonner à la culture malgache sa place au sein de la société. Après l’Alahamadibe et l’Alahasatibe, c’est l’Alakaosibe, célébré au mois de l’Alakaosy, qui est mis à l’honneur. L’objectif de ce rituel est d’élever les peuples, leur permettant de solliciter des bénédictions pour réussir dans tous leurs projets. L’Alakaosibe était l’un des moments forts pour nos ancêtres », déclare Miora Andoniaina, organisateur de l’Alakaosibe à Ambohimanambola et membre du groupe « Tsy mamorona fa mamelomaso ». Pour ce groupe, l’Alakaosibe représente bien plus qu’une simple commémoration, c’est un pont vers les ancêtres, une invocation des bénédictions et un acte de communion qui élève les âmes et galvanise les projets de vie.

Rituel sacré 

L’Alakaosibe, également connu sous le nom d’« Androm-baratra », est marqué par des rituels puissants où se mêlent symbolisme et sacrifices, éléments essentiels pour honorer les anciens et solliciter leurs faveurs. À Ankaratra, Tsiry Fenosoa Tantely Rakotonjanahary explique que ce rituel implique la bénédiction des « ody », des objets talismaniques comme le Moara, avec des offrandes en des lieux sacrés. « Nous offrons des bœufs ou des moutons en sacrifice pour honorer les ancêtres, tandis que le Zara hasina permet de partager cette joie avec la communauté », précise-t-il, décrivant l’esprit de générosité qui anime cette célébration. 

À Ambohimanambola, le rituel débutera par un moment de purification, suivi du « Lamalama »,

une veillée spirituelle où les esprits ancestraux sont invoqués toute la nuit. Puis, le lendemain, la communauté procèdera à une nouvelle purification avant de donner les offrandes récoltées aux ancêtres ou « Tolotra hasina ». En parallèle, des danses traditionnelles, le célèbre « Dihin’ny Ntaolo »,

et le partage de viandes sacrées viennent renforcer ce lien communautaire en rendant hommage aux rites d’antan. L’Alakaosibe est un moment d’unité et d’héritage, un rappel de la profondeur culturelle malgache qui, loin de s’effacer, rayonne plus fort que jamais grâce aux efforts des gardiens de traditions. Dans chaque rituel, chaque sacrifice et chaque danse, c’est un fragment de l’histoire malgache qui continue de battre, en écho aux temps passés.

Nicole Rafalimananjara

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