Le président Andry Rajoelina, prenant la parole au salon du tourisme et de l’artisanat, à Mahamasina, hier. |
Selon le président de la République, les charmes de la Grande île séduisent les grands investisseurs en matière de tourisme. À l’allure où vont les choses, les prévisions en termes d’affluence touristique, d’ici 2028, peuvent être revues à la hausse.
Multiplier par trois les objectifs d’affluence touristique d’ici 2028. Une ambition que Madagascar peut se permettre d’envisager, à entendre la prise de parole de Andry Rajoelina, président de la République, durant sa visite au salon du tourisme et de l’artisanat, hier, au stade Barea, Mahamasina.
Après un voyage express au Zimbabwe, mercredi, pour participer au sommet de la Troïka de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC), Andry Rajoelina, a donc visité le salon du tourisme et de l’artisanat. «Il fallait que je vienne ici dès ce premier jour, puisque la promotion du tourisme et de l’artisanat est capitale», a déclaré le chef de l’État, dans un discours qu’il a prononcé avant une visite des stands.
Jusqu’ici, l’objectif affirmé officiellement par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat est d’atteindre la barre d’un million de touristes, en 2028. «Nous pouvons tout à fait nous permettre de multiplier par trois cet objectif», a affirmé sans ambages le président de la République, hier. Selon lui, les charmes et la diversité des atouts touristiques de Madagascar, qui la différencie de ses voisines de l’océan Indien, permettent de revoir à la hausse les ambitions.
«Nous avons les arguments pour convaincre de passer quinze jours, voire plus à Madagascar. Ils peuvent visiter le pays du Nord au Sud», ajoute le locataire d’Iavoloha. La Grande île a des milliers de kilomètres de plages paradisiaques et ses mers qui regorgent d’animaux marins comme les baleines à bosse, les requins baleines, entre autres. Il y a aussi sa faune et sa flore dont la grande majorité est endémique. La diversité de son paysage qui fait que Madagascar soit surnommée l’île continent.
Outre ce qu’offre la nature, il y a aussi la richesse culturelle. Tous ces atouts de la Grande île sont mis en avant au salon du tourisme et de l’artisanat. Le savoir-faire des artisans qui conjuguent tradition et modernité, et la diversité de la musique traditionnelle y sont mis en avant également.
Investisseurs
Le chef de l’État concède, néanmoins, qu’à part mettre en avant les atouts de Madagascar, il y a d’autres défis à relever. «Nous travaillons sur la manière d’augmenter les vols directs vers Madagascar», indique-t-il. Le fait que la compagnie Emirates passe à cinq vols hebdomadaires pour desservir la Grande île est un signal encourageant.
Cependant, il faudra aussi renforcer les vols intérieurs afin qu’ils puissent suivre la cadence. Le président Rajoelina a, par ailleurs, mis l’accent sur un autre point, hier. L’augmentation de la capacité d’hébergement des touristes, notamment, les établissements de standing. Il s’agit d’un des principaux points faibles de Madagascar par rapport à ses principales concurrentes dans l’océan Indien. «C’est la raison pour laquelle nous lançons des appels aux investisseurs» indique-t-il.
Selon Andry Rajoelina, l’intérêt affirmé pour Madagascar, par les grands investisseurs touristiques, est la raison pour laquelle il a déclaré qu’une multiplication par trois des objectifs d’affluence touristique d’ici 2028, est envisageable. Il a notamment pris l’exemple du groupe émirati Emaar Properties, un poids lourd mondial de l’immobilier, du tourisme et de l’hôtellerie de luxe, qui est un des artisans de la transformation de Dubaï.
«C’est vraiment un pays incroyable. La beauté et le potentiel de Madagascar sont vraiment incroyables. J’opère dans dix-huit pays, donc j’ai quasiment vu le monde. Et je vois le grand potentiel de Madagascar», sont les mots de Mohamed Alabbar, fondateur du groupe Emaar Properties, après avoir visité une partie du pays, en octobre. «(...) Nous allons venir pour faire du business», a-t-il ajouté en soulignant que son groupe «opère à grande échelle (...) et a cette capacité d’attirer des clients de qualité et des clients très spéciaux».
À Mahamasina, hier, le président de la République a également annoncé la venue d’autres cadors de l’hôtellerie de standing à Madagascar, à savoir, le groupe ACCOR, le groupe IHG Hotel and Resort, ou encore le groupe Marriott International. Dans son discours, le locataire d’Iavoloha a également soulevé le volet tourisme national. Selon ses explications, c’est pour booster ce secteur que des projets d’embellissement de ville, comme le projet MIAMI à Toamasina, ont été initiés.
Le Président atteste que MIAMI a boosté le taux d’affluence des touristes nationaux à Toamasina. Outre les vacanciers, le site est devenu «the place to be», pour les habitants de la ville du Grand port. Hier, Andry Rajoelina a ainsi réitéré l’annonce qu’il a faite la semaine dernière, qui consiste à édifier un projet similaire, «mais en plus grand», autour du Lac Iarivo, à Ivato. L’objectif est de le terminer avant l’accueil du sommet de la SADC, en août 2025.
Garry Fabrice Ranaivoson