Le monde tournait à l’heure américaine durant les jours décisifs de la semaine écoulée, pendant lesquels l’histoire a fait preuve de sa faculté inimitable à provoquer la controverse. Elle a ainsi, dans un de ses tours polémiques dont elle a le secret, réussi à éveiller le côté volcanique d’une frange importante des observateurs, dont l’esprit a été mis en ébullition par la deuxième élection de Donald Trump, égalant la performance de Grover Cleveland, 22e et 24e président des États-Unis.
Ce come-back, après les quatre années de la parenthèse Biden, est la consécration d’une personnalité dont le conservatisme est vu comme un symbole de résistance au vent woke ambiant et perçu comme une manière, pour l’histoire, d’enclencher le déclin de ce chapitre dont les idées auront rempli et régi les pages médiatiques.
Les années de l’administration Biden ont vu la prolifération des démonstrations de force du wokisme, qui a conquis l’industrie culturelle américaine et dont les marques, plus que criantes, sont omniprésentes, entre autres, au cinéma ou à la télévision. Cette quête de la domination idéologique a ainsi réussi à atteindre le cœur des films ou des séries télévisées, qui ne peut battre normalement que quand on applique la désormais formule magique de l’inclusivité, cette obligation tacite de donner les premiers rôles à des représentants des « minorités ».
Ainsi fut appliquée, abondamment, une recette qui n’est toujours pas digeste pour une partie importante du public qui a sanctionné, en les boudant, de grandes boîtes de production qui ont trop cédé aux sirènes woke en revisitant leurs classiques auxquels ont été ajoutés ces nouveaux ingrédients indispensables. L’élection de Donald Trump est lue, par certains analystes, comme une volonté d’en finir avec ce chapitre.
Et pour contrer l’édifice woke, le choix s’est naturellement porté sur la tempête Donald Trump. La lassitude, insufflée par cette tendance qui a le monopole de la parole sur les différentes plateformes, s’est reconnue dans la figure de Trump, réputé pour son opposition au politiquement correct. Avec Trump de nouveau à la Maison-Blanche, c’est la victoire des valeurs traditionnelles, incompatibles avec les idées woke, et qui peuvent réaliser le slogan « Make America great again ».
Quand la censure peut toujours frapper ceux qui ont eu quelques mots ou quelques gestes désapprouvés par les adhérents les plus radicaux du mouvement woke, et quand la « cancel culture», qui rappelle les pratiques révisionnistes du Miniver dans le roman 1984 (G. Orwell, 1949), essaie d’effacer des mémoires des personnalités ou des œuvres d’art qui ont gagné leur place dans le panthéon de l’histoire, la soif de liberté d’expression s’affirme comme une des forces qui ont mené à Trump.
Fenitra Ratefiarivony