Un secteur en croissance, mais sous-exploité. À Madagascar, 67 % de la production halieutique provient de la pêche artisanale, mais ces produits sont principalement consommés sur le marché intérieur et ne sont pas exportés.
En revanche, 7 % de la production provient de la pêche semi-industrielle, et 16 % de la pêche industrielle, destinée à l’export. En 2022, les exportations de produits de la pêche ont rapporté près de 700 milliards d’ariary, tandis que la part de ce secteur dans le budget de l’État a augmenté de 3,9 %.Le besoin intérieur en produits de la pêche est estimé à 307 000 tonnes, alors que la production actuelle n’atteint que 147 000 tonnes, ce qui laisse un potentiel de croissance important pour le secteur. Un plan national a été mis en place pour dynamiser la pêche artisanale, avec un investissement prévu de 82,6 millions de dollars pour améliorer les infrastructures et former les pêcheurs. Actuellement, environ 1,5 million de personnes dépendent de cette activité pour leur subsistance. L’objectif est de les intégrer dans un cadre plus professionnel afin d’augmenter la productivité et les revenus.
Les défis à relever. Le principal obstacle à l’expansion de la pêche artisanale à Madagascar est le manque d’équipements adaptés et de gestion des zones côtières. Actuellement, les outils sont insuffisants pour faire face à la demande croissante et gérer durablement les ressources maritimes. Le gouvernement malgache, en collaboration avec des partenaires comme Ecofish, organise des ateliers pour évaluer et améliorer la situation. La pêche artisanale à Madagascar possède un potentiel énorme, tant pour la consommation intérieure que pour les exportations. Toutefois, pour en tirer pleinement profit, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour moderniser le secteur, améliorer la gestion des ressources et intégrer les pêcheurs dans des pratiques plus professionnelles.
Si ces défis sont relevés, la pêche artisanale pourrait devenir un véritable moteur de croissance pour l’économie malgache.
Irina Tsimijaly