CACAO ET ARTISANAT - Une stratégie pour valoriser le savoir-faire malgache

La chocolaterie-école Edenia, sous la direction d’Achille Rajerison, développe un modèle centré sur l’artisanat. La production reste volontairement limitée pour préserver la qualité et refléter un savoir-faire local. Le projet vise à repositionner l’artisan chocolatier comme un créateur et à promouvoir les compétences malgaches dans ce secteur.

Lors d’une exposition organisée à Antananarivo le 21 novembre, intitulée «Les jacarandas en fleurs et le chocolat en fête», Achille Rajerison a précisé son approche : « Notre objectif n’est pas de produire en masse. Nous voulons valoriser l’art dans l’artisanat et offrir des produits uniques, tout en respectant le talent des artisans locaux. »

Edenia a également lancé «La Route du Jacaranda», un projet associant tourisme et chocolat. Les visiteurs explorent les paysages urbains avant de participer à des ateliers de fabrication à Nanisana. Selon Achille Rajerison, cette initiative « permet de relier le plaisir de découvrir Madagascar à une activité économique locale, en mettant en avant l’identité du chocolat malgache. »

La chocolaterie s’approvisionne en cacao auprès de trois régions : Ambanja, Brickaville et Mananjary. Ces zones, reconnues pour la qualité de leurs fèves, sont au cœur du modèle développé par Edenia. 

« Nous formons les planteurs à de meilleures pratiques pour garantir une matière première exceptionnelle. En parallèle, nos ateliers accompagnent de futurs artisans pour qu’ils puissent transformer ces produits en chocolats de qualité », explique-t-il. En trois ans, l’école a formé trois cent cinquante artisans.

En diversifiant les activités autour du cacao, Edenia mise sur une stratégie durable et locale. Ce choix d’une production maîtrisée, alliée à une mise en avant du savoir-faire, permet de créer une niche capable de séduire des clients recherchant des produits uniques. Cela offre une perspective nouvelle pour valoriser l’artisanat malgache dans un marché compétitif

Rajerison conclut : « Nous croyons qu’une production locale, maîtrisée et créative est une réponse aux attentes des consommateurs et une manière de soutenir durablement les acteurs locaux. »

Irina Tsimijaly

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