L’eau monte à Andravoahangy à chaque précipitation. |
La montée des eaux refait surface dans la ville d’Antananarivo dès les premières précipitations. La commune urbaine d’Antananarivo a pris des mesures préventives.
Problème non résolu. Les premières précipitations de cette saison pluvieuse ont été un véritable cauchemar pour les habitants du fokontany d’Ampefiloha. Ils ont pataugé dans de l’eau sale. Mamy Gotso, un résident, a tiré la sonnette d’alarme à travers une vidéo montrant sa maison envahie par de l’eau boueuse. « Ma chambre, mon salon, et toutes les pièces de ma maison sont inondés. L’eau a détruit des appareils électroniques neufs et d’autres objets de grande valeur », déplore ce riverain, samedi. La montée des eaux a été très rapide dans ce quartier.
« C’est un phénomène sans précédent. La plupart des habitations au rez-de-chaussée dans la cité d’Ampefiloha ont été inondées. Le niveau de l’eau a été particulièrement élevé autour de l’ex-Budokan et derrière l’hôtel Carlton. Il a peut-être atteint 0,5 mètre de hauteur », témoigne Nirina Rambelomanana, chef fokontany à Ampefiloha. Il estime que la largeur du canal est de près de 2 mètres. « Mais à un certain point, il devient très étroit, car ce canal a été modifié lors des travaux de construction d’une infrastructure au bord du chemin de fer. Par conséquent, l’eau met beaucoup de temps à s’écouler », explique Nirina Rambelomanana.
Réunion d’urgence
Le réseau d’assainissement est un problème majeur dans la capitale. La plupart des canaux ne sont pas fonctionnels. Soit ils ne sont pas curés, soit ils ont été obstrués par des constructions illicites. Résultat : dès les premières pluies, l’eau monte dans les quartiers bas de la ville d’Antananarivo, comme à Isotry, aux 67 Ha, à Manarintsoa, à Anosipatrana et à Anosizato. Les trombes d’eau stagnent sur les rues et mettent du temps à s’écouler. C’était le cas à Andravoahangy et sur un tronçon de route au rond-point près de l’église Jesosy Mamonjy à Ankorondrano.
La commune urbaine d’Antananarivo, dirigée par Alexandre Georget, président de la délégation spéciale, a tenu une réunion d’urgence de la Commission municipale pour la gestion des risques et catastrophes, samedi. Lors de cette réunion, il a été décidé d’intensifier et d’accélérer les travaux de curage des canaux d’évacuation des eaux usées. Les hommes sans emploi seront appelés à participer à un « emploi de main-d’œuvre par approche communautaire ». Ils seront « payés » pour rendre plus salubre l’environnement immédiat de leur quartier en rouvrant des voies pour permettre une meilleure circulation des eaux stagnantes autour de leurs foyers.
Malgré les travaux de curage des canaux menés depuis plusieurs semaines, la montée des eaux survenue dans la nuit de vendredi montre que ces efforts n’ont pas suffi à prévenir les inondations à Antananarivo. « La montée des eaux est inévitable, surtout dans les bas quartiers, car seuls deux grands canaux sur les trois existants sont fonctionnels. Le curage du Canal C3, qui traverse les bas quartiers, est encore en cours. En attendant qu’il soit opérationnel, l’Autorité de protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (Apipa) travaille d’arrache-pied pour réduire les impacts des inondations et limiter le nombre de sinistrés et d’accidents», explique une source auprès de l’Apipa.
Miangaly Ralitera