Démonstration de montage de bassin hors-sol pour élever mille quatre cents individus de poissons. |
La direction régionale de la Pêche et de l’Économie bleue à Mahavatse, Toliara, est devenue, dans la journée d’hier, un centre de formation en pisciculture. Une activité réalisable à domicile.
Élever des poissons à la maison, c’est possible. Une petite foule est venue de bon matin dans les locaux de la direction régionale de la Pêche et de l’Économie bleue à Mahavatse, Toliara, pour apprendre sur cette nouvelle activité en promotion. « Les poissons peuvent vivre dans des bassins hors-sol, faciles à installer chez soi », explique une technicienne de la société Miotisoa Tilapia, Haingoharisoa Tsaroana Nomenjanahary, venue faire une démonstration directe hier.
Un bassin circulaire d’eau douce de 7m3 a été installé avec un contenant d’eau de deux cents litres, des filtres, un moteur et des aérateurs. La structure, à sa base, est faite en béton en raison du volume d’eau capable de contenir mille quatre cents poissons. Le bac est couvert par une bâche qui soutient toute l’eau. Au-dessus du bassin flottent divers filtres et un moteur compresseur fait tourner l’eau en permanence.
« Les poissons sont très faciles à élever. Ils ont juste besoin d’eau qui doit être propre et des aliments. Ils se socialisent vite avec les humains qui prennent soin d’eux et qui leur donnent à manger. Ils reconnaissent notre voix ou nos pas et montent à la surface de l’eau pour attendre leur nourriture », explique un autre technicien.
Rentable
Les bassins hors-sol peuvent être construits en petit volume de 3m3 ou de 5m3 et peuvent être fabriqués en forme carrée ou rectangle. Dans ce cas, le bassin peut être une structure portative. Toujours est-il que l’eau doit bien circuler vingt-quatre heures sur vingt-quatre. L’idéal est de trouver de l’eau de puits qui ne contient pas de chlore. « S’il n’y a pas moyen de trouver de l’eau de puits puisque c’est de la pisciculture urbaine, l’eau de la Jirama peut être utilisée, mais celle-ci est à faire reposer pendant au moins vingt-quatre heure pour réduire ou filtrer le chlore », précise Dina Ramanandray de la société MiotiSoa Tilapia .
« Il est préférable d’élever des tilapias car les carpes ont besoin de boue pour survivre. Les tilapias grossissent au bout de trois à quatre mois, mais il est important de ne leur donner que leur nourriture spécifique disponible sur le marché. Ils ne fonctionnent pas comme les poules ou les autres animaux », ajoute-t-il.
Un alevin de tilapia de 5cm devient un poisson de 250 g en quatre mois. L’alevin s’achète en moyenne à 300 ariary l’unité. Le kilo de tilapia coûte 10 000 ariary au minimum, soit quatre unités de 250 g chacune. « C’est vingt fois plus rentable que la pisciculture traditionnelle de quatre individus par mètre cube. Avec ce système indien de bassin hors-sol, un mètre cube peut contenir deux cents individus. Nous incitons vivement la pisciculture urbaine afin de lutter contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et c’est une très belle alternative à la réduction actuelle des produits de la mer, due au changement climatique », livre Isaia Aleph, directeur régional de la Pêche et de l’Économie bleue d’Atsimo-Andrefana.
MiotiSoa Mare