KIDNAPPINGS ET TRAFICS DE RESSOURCES - Les forces spéciales envoyées au front

Depuis octobre 2023, le commandement du GFSI est rattaché à la direction de la sécurité présidentielle.

Samedi, à Iavoloha, a été célébré le premier anniversaire du GFSI. Sur instruction du président de la République, ils seront mobilisés dans la lutte contre les kidnappings et pour démanteler les réseaux de trafiquants de ressources naturelles.

Des commandos d’élite. Dans le langage commun, c’est ainsi que sont qualifiés les éléments du Groupement des forces spéciales d’intervention (GFSI). Andry Rajoelina, président de la République, parle aussi de “réserve stratégique nationale”.

C’est fort de ce statut de troupe d’élite que le GFSI sera envoyé au front dans la lutte contre les kidnappings et pour démanteler les réseaux de trafiquants de ressources naturelles. Un déploiement sur instruction directe du Président qui est également le Chef suprême des Forces armées. “Une responsabilité de haute importance vous sera confiée. Il s’agit de renforcer la lutte contre les kidnappings et de démanteler les différents réseaux criminels”, déclare le chef de l’État, samedi, à Iavoloha, soulignant, la lutte contre les trafiquants de ressources naturelles. 

“En tant que réserve stratégique nationale, il est de votre devoir de mener à bien la mission qui vous est confiée et de défendre sans concession la souveraineté nationale”, ajoute ainsi le chef de l’État. Institué par un décret pris en conseil des ministres, en février 2021, le GFSI découle de la restructuration de l’armée. Comme indiqué auparavant, il s’agit de la fine fleur de la Grande muette. Il est composé des meilleurs éléments des trois armes qui constituent l’armée, à savoir l’armée de terre, les forces aériennes et la marine. 

Ceux qui sont sélectionnés au sein de corps d’élite “ont des compétences intellectuelles, psychotechniques et physiques hors du commun”. Après plusieurs mois de recrutement, de tests, d’aguerrissement et de formations à Madagascar et à l’étranger, le GFSI a pleinement été opérationnel depuis l’année dernière. À partir d’octobre 2023, il est basé au camp militaire d’Iavoloha et son commandement est rattaché à la direction de la sécurité présidentielle.

Le premier anniversaire de son installation à Iavoloha, assimilé au premier anniversaire, a ainsi été célébré, samedi. À part assurer la sécurité présidentielle et la défense des institutions, le rattachement de cette troupe d’élite à la présidence de la République “facilite la coordination des actions face aux menaces et problèmes rencontrés par la population”, explique Andry Rajoelina.

Force minimale essentielle

Faire face “aux menaces hybrides et non conventionnelles”, comme les menaces terroristes et les menaces informatiques touchant aux intérêts stratégiques de l’État, et être au front des missions qualifiées de “délicates et périlleuses”, sont les autres vocations du GFSI. À entendre le discours présidentiel, samedi, le démantèlement des réseaux de trafiquants de ressources naturelles remplit ces critères. 

“Madagascar est une terre riche. Seulement, ses richesses sont monopolisées par une poignée d’individus. Plusieurs responsables, qu’ils soient élus ou désignés, sur l’ensemble du territoire, exploitent illicitement les richesses nationales. Aussi, démanteler les réseaux mafieux fera désormais partie des missions qui vous sont confiées”, soutient le président de la République, dans son discours durant la cérémonie militaire, à Iavoloha, samedi. 

En tant que militaires, les éléments du GFSI ne devront avoir comme objectif que “d’exécuter les ordres”, et mener à bien la mission qui leur est confiée. Face à des situations qui pourraient avoir une dimension politique, à s’en tenir aux propos du chef de l’État, le fait d’être une entité rattaché à la présidence de la République, devrait permettre au GFSI de contourner, voire briser certaines tentatives de résistances et les interventions. 

Le déploiement du GFSI dans la lutte contre le trafic des ressources naturelles et les kidnappings découle d’autant plus d’un ordre direct du Président. Le chef de l’État qui a reçu l’insigne d’honneur du Groupement  des forces spéciales d’intervention, samedi, affirme que sa présence à cette cérémonie “démontre la confiance que j’ai en vous”, en ajoutant, “je porte cet insigne que vous m’aviez donné pour vous affirmer mon soutien, mon appui et pour montrer ma volonté à vous mener sur la bonne voie”, et en mettant l’accent sur la loyauté et l’exemplarité.

Selon les différentes publications sur le sujet, des réseaux mafieux baignent aussi dans le kidnapping qui sévit en milieu rural dans quelques districts des régions Betsiboka, Analamanga et Alaotra-Mangoro. En plus du volet stratégique, le GFSI a également fait preuve de son savoir-faire dans le domaine opérationnel. Son intervention a été décisive dans le démantèlement des réseaux de Dahalo, dans le district d’Isandra et ses environs. 

Dans ses interventions, le GFSI met à contribution les nouvelles technologies comme les drones de reconnaissance. L’adaptabilité à tout type de terrain et d’intervention est aussi un atout pour les Forces spéciales. La mise en place de ce Groupement cadre, par ailleurs, avec l’objectif d’avoir d’ici 2030, “une force minimale essentielle”. C’est-à-dire des Forces armées efficientes, avec les moyens humains et matériels suffisants, pour défendre les intérêts stratégiques et souverains de Madagascar. 

Garry Fabrice Ranaivoson

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