Le marché des œufs reste vaste. Avec une production quotidienne de trois cent mille œufs, la commune rurale d’Antanetibe Mahazaza fournit 30 à 40% des œufs consommés sur le marché local. Cette commune, qui jonche la route des œufs, riveraine de la RN4, organise cette année le festival des œufs pour faire découvrir une filière à part entière. Elle a certes fait face à de nombreuses difficultés, mais l’aviculture garde toujours sa verve.
Comme à l’accoutumée, le festival se tiendra mi-octobre (du 18 au 20) dans cette commune. « Cette année, nous ratissons large. Nous voulons promouvoir le secteur avicole, mais aussi sensibiliser les gens à entreprendre de nouveau dans cette filière, car c’est une activité à part entière. Cela donnera un coup de boost à l’économie locale et même nationale, vu qu’Antanetibe Mahazaza produit une grande partie des œufs distribués sur le marché local», confie le Docteur Firmin, maire de cette commune.
Plusieurs activités sont prévues pour ces trois journées de foire. En plus des performances artistiques traditionnelles, cette année introduit une initiative visant à initier les jeunes à l’élevage. « Il s’agit d’un concours de jeunes farmers, regroupant plusieurs tranches d’âge, de 6 à 17 ans. Cela permettra d’éveiller des idées chez ces jeunes pour développer le secteur de l’élevage à Madagascar, tout en leur enseignant les bases du métier », expliquent les organisateurs.
Les aviculteurs ont fait face à des difficultés, notamment la grippe aviaire et l’accessibilité des intrants. Leurs prix ont quasiment doublé en l’espace de quelques années. Cela en a découragé plus d’un, alors que le marché reste quand même vaste. Un Malgache ne consomme en moyenne que vingt œufs par an, alors qu’en Afrique, cette consommation a bondi de 67% ces dernières années. Elle est donc à renforcer. Maintenant que les chaînes de valeur du secteur avicole se redressent peu à peu, il faut suivre la cadence. Plusieurs grands professionnels du secteur, notamment des fournisseurs d’intrants, sont sur place pour prêter main-forte aux aviculteurs et aux secteurs connexes.
« Chaque année, les aviculteurs cherchent toujours à évoluer par rapport au contexte du marché. Ils essaient de supporter le coût des intrants. Certains se rabattent vers d’autres filières comme les poulets de chair, faute de ressources suffisantes pour continuer sur la voie des poules pondeuses. D’autres, pour leur part, s’adaptent et font avec les ressources disponibles comme le soja et d’autres aliments pour les animaux », confie le maire d’Antanetibe Mahazaza. Et lui de poursuivre :
« C’est justement la raison d’être du festival des œufs : inverser cette dynamique et inciter plus d’éleveurs à s’investir dans le secteur. »
Itamara Randriamamonjy