Une nouvelle désillusion. Les Barea ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous de la phase finale de la CAN 2025 au Maroc après leur défaite face aux Scorpions de la Gambie hier. Leur bilan est maigre avec deux matchs nuls et deux défaites en quatre matchs, soit deux petits points et la dernière place du groupe A. Pourtant, au départ, avec les Comores, la Tunisie et la Gambie comme adversaires, d’aucuns se voyaient déjà au Maroc pour une deuxième participation à la phase finale de la CAN après la belle épopée de 2019. Mais à l’arrivée, une déception, même s’il reste encore deux matchs à jouer contre les Comores et la Tunisie. On récolte ce qu’on a semé. La préparation a toujours été escamotée. Le regroupement est très court avec les contraintes des fenêtres Fifa limitées à trois jours avant le match. Autrement dit, le match sert à la fois de préparation pour une équipe cosmopolite comme les Barea composée d’éléments de tous les horizons et de tous les championnats. Il n’y a donc jamais eu d’ossature de l’équipe. La formation change à chaque match. L’entraîneur tâtonne à tous les coups et jongle avec les indisponibilités des uns et la condescendance des autres.
Les Barea sont ainsi dépourvus d’âme et de rage de vaincre. Ils ne reflètent pas les qualités qui caractérisent l’identité malgache, que sont la vivacité, l’aisance technique et le spectacle. Ils ont totalement disparu dans un système de jeu où il n’y a ni régisseur de jeu comme aurait pu l’être Dax ou El Hadary, ni un vrai attaquant de pointe, dévolu à Hakim Abdallah, Waddy Caren, Arnaud ou Njiva, totalement inefficaces avec deux buts marqués en quatre matchs.
Il reste encore deux matchs en 2025. Mais il y a également les éliminatoires du Mondial 2026, où l’équipe est actuellement troisième, derrière les Comores et le Ghana, et devant le Mali. Mais il faut dire qu’à ce rythme, il y aura encore des désillusions. Des décisions doivent être prises avant qu’il ne soit trop tard. Il faut d’abord décharger le coach de ses multiples fonctions. Confier toutes les versions des Barea à une seule personne constitue une aberration. On l’a vu, il s’est emmêlé les pinceaux et perd tous ses acquis à la Chan et aux éliminatoires du Mondial. Qui trop embrasse mal étreint, et c’est plus que jamais vérifié.
Ensuite, il faut essayer de constituer une véritable équipe qui se bat corps et âme, et non faire un puzzle de joueurs sans réussir à le monter convenablement. Il est essentiel de réunir des joueurs pour un vrai regroupement en intersaison pour une meilleure cohésion et imprégner un véritable esprit d’équipe. Tout cela passe par un bon championnat structuré et de haut niveau. On a vu lors des éliminatoires des coupes africaines que c’est loin d’être le cas. Ce n’est pas sorcier, et on n’invente pas la balle.
Sylvain Ranjalahy