Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, entouré par le ministre Valery Ramonjavelo (à g.), et Marie-Céline Zialor, ministre seychelloise de la Jeunesse. |
Le rôle de la jeunesse est l’axe de la conférence régionale de trois jours sur la paix et la stabilité, qui s’est ouverte hier au Carlton. La création d’un parlement des jeunes dans l’océan Indien a été proposée.
Droit au but. Le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, Edgard Razafindravahy, a été direct lors de l’ouverture de la Conférence régionale sur la paix et la stabilité dans l’océan Indien. Dans son allocution, il a souligné : « Sans stabilité, il n’y a pas de développement possible. »
Pour appuyer ses propos, il a évoqué les crises successives à Madagascar en 1972, 1991, 2002 et 2009. En tant qu’entrepreneur, il connaît bien les répercussions de ces périodes d’instabilité. « Ces moments ont profondément marqué notre nation, perturbé la scène politique et freiné son essor économique », a-t-il affirmé.
Ces crises ont toutes en commun l’absence de dialogue et d’écoute. Les parties prenantes restent figées sur leurs positions, sans faire de concessions. « Pour éviter de nouvelles crises, le dialogue est indispensable. Chaque voix doit être prise en compte, en particulier celle des jeunes », a recommandé Razafindravahy. Plusieurs initiatives sous la COI, telles que Synergie Jeunes et la plateforme SYAH, existent déjà pour inclure la jeunesse dans des secteurs comme l’emploi, l’innovation et le développement durable.
Solutions concrètes
Cependant, beaucoup reste à accomplir, l’a reconnu Edgard Razafindravahy. «Les jeunes de l’océan Indien sont confrontés à des défis majeurs. Ils sont souvent tenus à l’écart des décisions et manquent des moyens nécessaires pour se faire entendre», a-t-il ajouté. Mais il ne s’est pas arrêté à ce constat.
« Cette conférence est un espace de réflexion pour élaborer des solutions concrètes sur des sujets tels que la prévention des conflits, l’inclusion sociale et l’engagement citoyen des jeunes », a-t-il poursuivi. Dans ce cadre, il a proposé la création d’un parlement régional des jeunes. « Cela permettrait de donner à la jeunesse une place active dans les processus de gouvernance, en participant aux décisions qui façonneront l’avenir de notre région », a-t-il soutenu.
Cette initiative a immédiatement trouvé un écho favorable parmi les participants, dont le ministre des Transports et de la Météorologie, Valery Ramonjavelo. « Les jeunes de l’océan Indien ne doivent pas se contenter de recevoir des décisions prises à leur place. Ils sont des acteurs essentiels de la transformation sociale, économique et politique. Notre jeunesse n’est pas qu’un simple groupe démographique, elle est un levier indispensable pour le progrès et la stabilité de nos pays. Il est donc impératif de les considérer comme des partenaires incontournables dans le processus de paix et de démocratie », a-t-il déclaré. Le ministre a insisté sur le rôle central de la jeunesse dans la démocratie, soulignant que sa participation renforce les bases de l’État de droit et des droits humains.
La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Famille des Seychelles, représentante du président du Conseil des ministres de la COI, Marie-Céline Zialor, a axé son discours sur les enjeux de l’avenir des jeunes. « Préparer la jeunesse à demain, c’est leur garantir un accès à une éducation de qualité, une formation adaptée à leur insertion professionnelle, et encourager l’entrepreneuriat », a-t-elle suggéré. Mais ces mesures, bien que nécessaires, ne suffisent pas à elles seules. « Pour maximiser leurs chances de succès, il est essentiel que la paix et la démocratie soient également présentes », a-t-elle ajouté. La ministre a tenu à clarifier la notion de paix en précisant : « La paix que nous souhaitons pour les jeunes ne se limite pas à l’absence de conflits armés, mais inclut une paix positive où toutes les sources potentielles de tensions sont éliminées. »
Cette conférence régionale, soutenue par l’Agence française de développement, se poursuit sur deux jours jusqu’au 18 août, avec plusieurs tables rondes et ateliers au programme. Parmi les participants notables figurent l’ambassadeur de l’Union européenne, Roland Kobia, et plusieurs représentants des autorités régionales et internationales.
La ministre seychelloise Marie-Céline Zialor remettant le second prix du concours de Slam à Christophine Ramaroson. |
L'Express de Madagascar