Olivier Jean Baptiste, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison et Max Andonirina Fontaine lors d’un point de presse hier à Alarobia. |
L’adaptation au changement climatique coûte cher. Des financements importants, atteignant des milliards de dollars, sont nécessaires pour aider la Grande Île.
Le pays a besoin de mobiliser des fonds et de cristalliser des investissements importants pour faire face au changement climatique et à la ribambelle de phénomènes qu’il charrie. C’est le nouveau défi de la décennie. Hier, lors d’une table ronde entre les pouvoirs publics, le secteur privé ainsi que les bailleurs de fonds tels que le Fonds Monétaire International et la Banque mondiale, il a été évoqué que les besoins de financements identifiés sont de l’ordre de 24,4 milliards de dollars jusqu’en 2030.
Financer la transition et l’adaptation doit aussi se faire en tenant compte de l’évolution de la situation. « Nous avons besoin de financements importants dans le cadre de la Contribution Nationale Déterminée (CND 2, Ndlr), qui vise la réduction de 28 % des émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2030, et à renforcer la résilience du pays face au changement climatique. Les efforts pour cristalliser cette somme se feront avec le soutien de nos partenaires traditionnels », explique Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’économie et des finances, hier à Alarobia, lors de cette première table ronde sur les financements climatiques à Madagascar. Ces 24,4 milliards de dollars seront utilisés pour l’adaptation (11,6 milliards de dollars), l’atténuation (7,3 milliards de dollars) et pour les pertes et dommages (2,8 milliards de dollars).
Carte à jouer
La première CND, qui a été élaborée en 2015 lors de l’adhésion de la Grande Île à l’accord de Paris sur le climat, vise à réduire de 30 Mtéq CO2 ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Dans cette stratégie, qui date de 2016 et qui prévoit les actions à entreprendre jusqu’en 2030, il est indiqué que « les coûts associés à la mise en œuvre des actions de la CPDN (Contribution Prévue Déterminée au niveau national) à Madagascar sont estimés à 42,099 milliards de dollars » et indique aussi que « Madagascar contribuera avec des ressources internes à la mise en œuvre des actions de la CPDN à hauteur de 4 % des coûts indiqués », peut-on lire dans le document. Entre-temps, la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) constitue aussi une carte à jouer pour Madagascar. Une enveloppe totale de 321 millions de dollars sur trois ans, comme « un financement abordable et à long terme permettant à des pays engagés dans les réformes de réduire les risques pour la stabilité future de leur balance de paiements, notamment ceux liés au changement climatique et aux pandémies », peut-on lire sur le site web du FMI. Le secteur privé apporte aussi sa pierre à l’édifice quant à la contribution aux investissements verts, avec des démarches axées sur l’environnement et la RSE.
Itamara Randriamamonjy