BANQUE MONDIALE - L’éducation au service de la croissance

Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.

La Banque mondiale souligne l’importance cruciale de l’éducation pour relancer la croissance économique en Afrique subsaharienne, notamment à Madagascar. 

Une analyse globale, mais peut-être valable pour le cas de Madagascar. Celle de la Banque mondiale, dont le portefeuille ici équivaut à 3,8 milliards de dollars pour dix-neuf projets nationaux et cinq opérations régionales. D’autant que le diagnostic a été réalisé en Afrique subsaharienne, notre circonscription géographique pour cette institution. La Banque mondiale suggère ainsi de mettre l’éducation comme le maillon essentiel des rouages des mécanismes économiques. Cela peut rejoindre, quelque part, la valorisation du capital humain, édictée par le président de la République Andry Rajoelina, avec le développement industriel et la bonne gouvernance comme piliers de son mandat actuel. 

Essentiels

Malgré les signes d’une reprise économique fragile, la croissance s’enlise en Afrique subsaharienne, menaçant de laisser de côté un grand nombre de jeunes. Selon la dernière édition du rapport Africa’s Pulse, qui vient de paraître sous le titre « Transformer l’éducation pour une croissance inclusive», deux facteurs sont essentiels pour parvenir à relancer la croissance : il faut, d’une part, stabiliser les économies et, d’autre part, transformer l’éducation de manière à doter une main-d’œuvre en plein essor de bases de connaissances plus solides et de compétences en adéquation avec les attentes du marché du travail.

D’après les prévisions de la 30e édition du rapport économique semestriel de la Banque mondiale sur l’Afrique subsaharienne, l’activité régionale devrait croître de 3 % en 2024, contre un point bas de 2,4 % en 2023, principalement grâce à la hausse de la consommation et de l’investissement privés. L’inflation devrait s’atténuer, pour passer de 7,1 % en 2023 à 4,8 % cette année, sous l’effet de politiques monétaires et budgétaires plus strictes, de la stabilisation des devises et d’une diminution des perturbations d’approvisionnement.

Cette reprise est toutefois insuffisante pour sortir des millions de personnes de la pauvreté. La croissance du PIB par habitant reste atone, à 0,5 % seulement en 2024, contre une moyenne de 2,4% sur la période 2000-2014. Les conflits, le changement climatique et l’explosion des coûts du service de la dette sont autant de freins aux progrès. En 2024, le service de la dette absorbe 34 % des recettes publiques dans la région, au détriment des investissements productifs.

« Les gouvernements africains progressent dans leurs efforts de stabilisation des finances et de réduction des déficits budgétaires», souligne Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. «Mais le lourd fardeau de la dette limite leurs investissements dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures, qui sont essentiels pour une croissance inclusive à long terme. »

Eric Ranjalahy

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